Le tour du monde en 2CV

«Vous l’avez fabriquée vous-même?»

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Publié 09/11/2010 par Vincent Muller

«J’avais envie de voyage, mais rien de précis», livrait Quentin Renaud qui a entrepris avec Tristan Villemain, un semi-tour du monde en 2CV Citroën. Les deux aventuriers, qui sont sur la route depuis un an, étaient de passage à Toronto mercredi dernier après avoir traversé, l’Asie du Sud-Est, l’Australie, l’Amérique du Sud et les États-Unis. Leur but est de ramener la voiture, baptisée Bucéphale, à Paris où ils prévoient arriver début 2011.

Pour Tristan Villemain, c’est un rêve de jeunesse qui se réalise. Âgé de 22 ans, ce passionné de Citroën rénovant des 2CV pour ses amis et sa famille dans son garage, avait depuis un moment déjà le projet de se lancer dans un long voyage au volant de la mythique Citroën.

En 2003 deux autres français, Édouard Cortes et Jean-Baptiste Flichy, avaient entrepris la liaison Paris Saigon en passant par Kaboul. Une mésaventure de 16 000 km à travers 15 pays avec, entre autres, une décapitation de la «deuche» en Roumanie et le remplacement du châssis par un autre récupéré dans les fondations d’un mur a Kaboul.

Six mois plus tard, la voiture arrive à destination, en piteux état, mais toujours roulante. Elle est entreposée dans le champ d’un agriculteur cambodgien pour 1$ par jour. À leur retour, les deux comparses écrivent un livre sur l’aventure et proposent de donner la voiture à qui voudra la ramener en France.

Récupération dans le No Man’s Land

C’est là qu’arrive Tristan Villemain qui répond à l’annonce non pas pour reprendre le véhicule, mais pour poser des questions. Finalement, on lui propose de récupérer la 2CV abandonnée dans le «no man’s land» entre le Cambodge et la Thaïlande.

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En 2007, il se rend là-bas et rencontre Philippe, un Belge vivant au Cambodge, à qui il explique la raison de son voyage. «Il n’a pas cru à mon histoire et m’a dit que si c’est vrai il est prêt à entreposer la voiture chez lui le temps que je rassemble les pièces nécessaires.»

Après avoir réussi à sortir la voiture de la zone interdite, il la gare chez Philippe où «Bucéphale» sera noyée en 2008, suite à la crue de la rivière voisine. Tout cela ne décourage pas Tristan qui décide d’envoyer une «2CV donneuse» pour remettre la première en état.

De son côté, Quentin Renaud qui connaissait les projets de Tristan observe sans imaginer une seule seconde s’embarquer dans une telle aventure: «Quand il m’a dit qu’il partait au Cambodge voir la voiture, je lui ai dit OK, c’est bien.»

Finalement, deux mois avant le départ, celui-ci démissionne, rend son appartement, vend sa voiture et débarque chez Tristan en lui annonçant qu’il ne partira pas tout seul.

En novembre 2009 la voiture est fin prête et les deux aventuriers commencent leur voyage destination Singapour, Jakarta puis l’Australie où la voiture est envoyée par conteneur, une traversée de l’Australie, puis l’envoi de la voiture au Chili et la remontée jusqu’en Amérique du Nord.

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Solidarité entre Citroënistes

À Toronto, comme dans de nombreux autres pays, le rôle des passionnés de Citroën et des clubs de Citroën est déterminant.

Grâce à l’aide de ces clubs qui existent aux quatre coins du globe, Quentin et Tristan ont bénéficié d’un réseau d’entraide, aussi bien au niveau mécanique lorsque des réparations étaient nécessaires, qu’au niveau de l’hébergement et d’aides financières. Ils ont aussi servi en quelque sorte d’ambassadeurs et permis à différents passionnés d’entrer en relation à travers eux.

Stationnée une journée devant la Crêperie Crêpes à Gogo, dont la propriétaire est membre du club Citroën Canada, la 2CV a fait l’objet de la curiosité des passants, souvent amusés par l’engin assez peu connu en Amérique du Nord. «Aux États-Unis on nous a demandé si on l’avait fabriquée», s’amuse Tristan.

Meilleurs contacts avec les gens

Humainement, ils insistent sur la richesse des rencontres effectuées au cours du voyage, la curiosité des gens, l’aide apportée par de nombreuses personnes. «Beaucoup de gens sont intrigués par la voiture et viennent nous parler», explique Tristan, «C’est bien d’avoir coupé le toit, on est plus en contact avec les gens», continue Quentin, «si je revoyage ce sera avec un truc bizarre comme ça», assure-t-il.

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Après le passage à Toronto, «Bucéphale» est retournée aux États-Unis, à Chicago puis New York, pour faire un peu de promotion puis réunir les fonds nécessaires pour le voyage en conteneur jusqu’à Dakar d’où elle remontera jusqu’à Paris. Il reste encore à déterminer d’où partira la voiture. «On partira peut-être de Halifax ou alors de Floride, on a des contacts, on attend des confirmations», expliquent-ils.

À leur retour en France, prévu vers le mois de janvier ou février, Tristan Villemain et Quentin Renaud envisagent d’écrire un livre sur leur aventure. En attendant, vous pouvez suivre leur voyage sur
http://letapesuivante.free.fr

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