Sorti sur les écrans français en mai 2006, Zidane, un portrait du 21e siècle bénéficie de deux projections ce mardi à Toronto au Bloor Cinema. Réalisé par Philippe Parreno et Douglas Gordon, ce documentaire est un exercice de style unique et propose une expérience intrusive sur l’un des plus grands génie du soccer.
Pelé, Platini, Maradonna, Beckenbauer ont chacun marqué le soccer à leur manière. Et au panthéon du plus populaire des sports, rares sont ceux à ne pas rougir d’une présence au côté de ces mythes. Zidane est de ceux-ci. En 18 années de carrière, le dernier numéro 10 du soccer moderne s’est forgé une légende, cultivant l’image d’une star accessible et pourtant insaisissable. Zidane le génie, Zidane l’incontrolable…
Celui qui réussissait les gestes les plus inconcevables et pouvait, dans la minute suivante, exploser pour une parole de travers. En 1998, il était le héros d’une épopée qui avait tenu en haleine une France toute acquise à la cause de ses Bleus. En 2006, Mister Hyde reprenait le dessus, et le magistral coup de tête qui avait propulsé la France au sommet de la hiérarchie «socceristique» face au Brésil huit ans plus tôt s’arrêtait cette fois dans un plexus adverse.
Une sortie à l’image de la légende: paradoxale et surnaturelle. Zidane était imprévisible et les seules invariables de l’équation étaient son toucher de balle et sa vision du jeu, pratiquement jamais défaillants.
Présenté en Sélection officielle hors compétition au 59e Festival de Cannes, Zidane, un portrait du 21e siècle était un pari risqué. Filmer intégralement le meneur de jeu au cours d’un match quelconque – Real Madrid – Villareal du 23 avril 2005 – relevait du défi. Postulat de base: le génie est insaisissable.