Zaz chantera à Toronto pour la première fois

Au théâtre Queen Elizabeth ce mercredi 9 octobre

Pochette du dernier album de Zaz sorti en novembre 2018: Effet Miroir
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Publié 04/10/2019 par Emma Couffin

Après avoir remporté la 3e édition du concours français «Le Tremplin Génération» en janvier 2009, la chanteuse Zaz connaît un succès grandissant.

Son premier album éponyme, sorti en 2010, reçoit à deux reprises la distinction disque de diamant. Le magazine culturel français Télérama parle de révélation de l’été grâce à son tube Je veux, élu chanson originale de l’année lors des Victoires de la musique 2011.

Effet miroir, son dernier album sorti en novembre 2018, signe le retour de l’artiste après 4 ans d’une tournée mondiale pour son album de chansons originales Recto Verso, sorti en 2013.

Elle chantera à Toronto le mercredi 9 octobre au théâtre Queen Elizabeth du Parc des Expositions. Nous l’avons interviewée cette semaine:

Comment définissez-vous votre style musical?

J’ai un style pas vraiment défini, car on fait beaucoup de choses différentes avec mon équipe. On peut faire du rock, de la pop, du jazz, swing… Il y a plein d’influences différentes dans mes musiques. On peut même faire du dubstep. En fait, on adapte les morceaux, car, pour certains, ça fait plus de 10 ans qu’on les joue.

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Vous avez été dans des petits groupes de rock, de blues et festival dans le Sud-Ouest de la France. C’était une évidence à l’époque de faire de la musique votre métier?

J’ai toujours su que j’allais faire de la musique. À mes 4 ans, j’ai déclaré que je serai chanteuse.

J’ai fait une formation à mes 20 ans au CIAM [centre d’information et d’activités musicales de Bordeaux] avec plein de musiciens. Quand j’étais plus petite, j’ai fait le conservatoire qui était très académique, alors qu’au CIAM j’avais des ateliers jazz, funk, du gospel: je pouvais m’essayer à tous les styles. J’ai intégré mon 1er groupe de blues, etc. J’étais vraiment dans la musique vivante.

Cest là que ça m’a ouvert sur le milieu professionnel. On m’a proposé de rentrer dans un orchestre landais à Tarnos, Izar Adatz. J’étais payée pour chanter, je trouvais ça cool.

Quelle a été votre réaction au succès immédiat du titre Je veux?

Quand j’ai fait Tremplin Génération, je sentais qu’il y avait une énergie particulière. Il y avait une journaliste du Monde qui avait fait un papier sur moi.

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Plein de choses arrivaient de partout: il y a un truc fou qui se passe, un engouement, et tu comprends pas trop du coup, tu suis le truc. J’entendais mon titre à la radio et j’hallucinais.

Il y a un «avant» et un «après», mais en vrai c’est juste le regard des gens qui change, car ils te reconnaissent.

Vous avez chanté avec des grands noms de la musique française. Quelles sont les collaborations qui vous ont le plus marqué?

Pleins! C’est toujours génial de rencontrer des artistes, de les voir travailler, j’ai toujours pris ça comme un truc magique.

Je voulais absolument travailler avec Quincy Jones, et tout le monde me ricanait au nez en me disant que c’était impossible. Mais quand on a fait l’album sur Paris, ils ont tous halluciné parce qu’il a dit oui, car il avait un bon feeling.

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Charles Aznavour aussi, c’était très touchant de chanter avec lui. Aussi, j’ai rencontré Richard Bona, c’est un chanteur dont je suis complètement fan, je l’écoutais au CIAM et je l’ai rencontré il n’y a pas si longtemps, c’était assez fou.

Quelles ont été vos inspirations pour ce nouvel album?

Mes inspirations, ce sont les relations, les rencontres. Par exemple, mon voyage en Laponie a été une grosse claque: les paysages, le contraste du froid avec la chaleur de la lumière.

Aussi, j’ai été à Cuba pour tourner le clip de Que Vendra, qui existe aussi en espagnol, c’était incroyable. Sur Résigne moi, je raconte une relation compliquée. En fait, c’est le vivant qui m’inspire.

Vous êtes à l’initiative du Crussol Festival. Pouvez-vous nous en dire plus sur le projet Zazimut?

Zazimut, c’est un projet éducatif qui promeut un renouveau dans la façon d’apprendre, qui passe par des activités, des jeux éducatifs… Aussi, l’intégralité des bénéfices générés par la vente des produits est reversée aux projets associatifs.

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Le Crussol Festival en Ardèche s’inscrit dans ce projet. Il est gratuit et citoyen: des stands d’expérimentations permettent aux associations de présenter leurs projets éducatifs et écologiques.

Également, chaque fois qu’on fait un concert, on trouve une association et on la fait monter sur scène. Tout ça c’est hyper encourageant pour elles: je me sers de ma notoriété pour les mettre en lumière. Le même festival existe à Moscou et à Saint-Pétersbourg et on espère l’exporter un peu partout.

Quelles sont les valeurs que vous souhaitez transmettre à travers votre album?

Je pense que, si on veut que le monde aille mieux, on doit d’abord apprendre à prendre soin de nous-mêmes. Il faut arrêter de reprocher au monde de ne pas aller bien et il faut agir. En fait, c’est à travers nos filtres, nos yeux, qu’on voit le monde donc il faut se changer nous-mêmes.

Je veux vilipende la société de consommation. Qu’en pensez-vous 10 ans plus tard?

Ce que je disais dans cette chanson c’est qu’il faut de l’argent pour manger, payer son loyer, etc. Après il y a tout un tas de choses dont on a pas besoin.

Évidemment, c’est agréable de se retrouver dans un hôtel 4 étoiles. Seulement, la rareté fait le prix des choses. Quand ça devient habituel, c’est un peu quelconque, ça ne comble pas. On l’apprend par l’expérience.

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Cette chanson a encore plus de résonance aujourd’hui. Cet argent, je m’en sers pour le festival que je produis. Par exemple, on ne peut pas prendre ma musique pour faire de la pub. En revanche, l’argent que je reçois sert pour mes projets.

Vous avez chanté à Montréal et Québec en avril. Quel est votre rapport avec le public canadien?

Au Québec, je me sens à la maison, car les gens se tutoient. Il y a plein d’amour, plein de bienveillance.

Je ne connais pas le public de Toronto, c’est une première pour moi. Comme pour tout un tas de villes où je n’ai encore jamais chanté en Amérique du Nord, c’est excitant!

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