C’est comme si Magellan, au lieu de faire le tour du monde, était parti à la rencontre de gaz et de plasma. Beaucoup, beaucoup plus loin.
Les moments où un scientifique a annoncé que la sonde Voyager 1 avait quitté le système solaire ne se comptent plus. Mais cette fois, ça semble être la bonne. Parallèlement à la publication longtemps attendue dans la revue américaine Science, la NASA tenait récemment une conférence de presse. Voyager 1, y a-t-on annoncé, serait devenu le premier vaisseau interstellaire de l’histoire.
La parution d’une recherche dans Science signifie que cette fois, un consensus plus large s’est dégagé. Les données que contient ce texte sont en partie celles qui avaient été annoncées il y a un an: lorsqu’on avait observé, vers la fin du mois d’août 2012, une diminution radicale du nombre de particules émises par notre Soleil qui heurtent Voyager 1.
Cela, disait-on l’an dernier, pouvait être l’indice attendu: l’indice comme quoi la petite sonde avait franchi une ligne au-delà de laquelle les particules solaires sont surpassées par les particules provenant des autres étoiles — infiniment plus lointaines certes, mais infiniment plus nombreuses.
La frontière du système
Analogie: c’est comme si, depuis son lancement en 1977, Voyager 1 avait cheminé au sein d’une longue, longue maison, la nôtre, une maison dotée d’un foyer central dont on connaissait bien les règles de distribution de la chaleur. À présent, Voyager 1 franchit le seuil d’une fenêtre et pointe le bout de son nez dehors. Là où la plus proche des autres maisons est à des kilomètres.