Des biologistes voulant étudier l’évolution ont trouvé une façon de faire voyager des petits crustacés dans le temps. Et en pimentant cela avec un peu de sexe, ce qui garantit toujours un bon titre!
Explication. L’évolution est affaire de compétition. Le mâle utilise toutes sortes de stratégies pour être celui qui, entre tous les concurrents, transmettra ses gènes à la femelle.
Et la compétition ne s’arrête pas au moment de l’accouplement, puisque certains mâles «livrent» à la femelle, en même temps que leurs spermatozoïdes, un poison pour éliminer le sperme de mâles précédents ou des anti-aphrodisiaques pour rendre la femelle moins tentée par d’autres compagnons.
Mais comme ces produits sont toxiques pour elle, au fil des générations, la femelle peut à son tour s’adapter en développant des antidotes. Et les mâles des générations suivantes s’adapteront à leur tour. Et ainsi de suite.
Les biologistes de l’évolution ont fait beaucoup d’expériences avec des mouches drosophiles: par exemple, s’ils manipulent les gènes de manière à empêcher les femelles de voir évoluer leurs stratégies d’adaptation aux toxines, le résultat est que l’espérance de vie des femelles, de génération en génération, diminue. À l’inverse, s’ils obligent les mâles à ne s’accoupler qu’avec une seule femelle, au fil des générations, le sperme des mâles devient moins toxique (puisqu’il n’y a plus d’avantage à éliminer les concurrents) tandis que les femelles perdent leurs défenses.