La politique canadienne officielle de multiculturalisme, inventée sous Trudeau peu après l’adoption de la Loi sur les langues officielles, n’a jamais eu le même sens pour tous.
Des Canadiens-Anglais y ont vu un moyen pour leur société de se distinguer du «melting-pot» américain, qui diffère en réalité très peu de la «mosaïque» canadienne.
Des Canadiens-Français y ont vu une tentative de diluer le bilinguisme officiel et surtout le concept de biculturalisme qui le sous-tend.
Les Premières Nations, qui ont accueilli avec un grain de sel le concept des «peuples fondateurs» du Canada, n’ont jamais manifesté beaucoup d’enthousiasme pour un multiculturalisme où ils ne seraient plus qu’une ethnie parmi des dizaines d’autres.