Une centaine d’empreintes digitales données anonymement composent l’exposition de Paul Walty présentée à la galerie Glendon, dans le cadre de l’événement l’Image qui bruit pour les 15 ans du Bureau des regroupements des artistes visuels de l’Ontario (BRAVO).
Sous le titre équivoque Tirage limité/ Prints of Darkness, le Torontois francophile Paul Walty explore le thème de l’empreinte digitale et de l’identité dans un monde obsédé par la sécurité après les attentats du 11 septembre.
Pour cette exposition, le dessinateur a troqué son crayon pour l’ordinateur et s’est amusé à scanner des empreintes digitales. «En numérisant, en rassemblant et en agrandissant ces empreintes digitales, je me suis offert l’occasion de m’émerveiller devant leur beauté discrète et singulière.»
L’exposition est surprenante. On y découvre des empreintes digitales géantes sur fond gris, noir, ou blanc composées par l’assemblage de 56 feuilles en format lettre. Leur pixellisation conséquente à la numérisation exerce une illusion d’optique pour le spectateur au fur et à mesure qu’il s’approche de l’oeuvre. L’artiste joue en fait avec la notion d’échelle inhérente à toute perception. «Toute chose a une distance critique dans l’analyse de l’univers, si on est trop près ou trop loin, elle reste invisible.»
Lorsque l’on observe l’empreinte de très près, on s’aperçoit que ce n’est qu’une suite de petits carrés et de spirales noires. Paul Walty nous invite à découvrir que ce sont bien ces «petits labyrinthes» qui contiennent toute la complexe richesse de notre humanité.