Professeure de sociologie à l’Université de Montréal et titulaire de la chaire de recherche du Canada en études du pluralisme religieux, Valérie Amiraux s’est intéressée aux femmes qui ont décidé de ne plus porter le foulard, en discutant longuement avec quelques-unes d’entre elles, des femmes de nationalité française vivant en France, au Royaume-Uni ou aux États-Unis.
Que ressentent-elles après plusieurs années passées à porter ce «marqueur» religieux?
Elles parlent tout d’abord d’une expérience sensorielle, a rapporté Mme Amiraux au récent congrès de l’ACFAS. Certaines se sentent revivre, tandis que d’autres se sentent mal à l’aise, le hijab étant devenu pour elles une protection, représentant une certaine sécurité.
Maintenant, le regard des gens qui les entourent change, les échanges avec les autres dans la rue ne sont plus ressentis comme de petites agressions, mais comme de véritables interactions. «J’existe!», disent-elles.