Voilà une petite dictée!

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Publié 17/05/2011 par Martin Francoeur

J’ai envie de partager avec vous une petite dictée que j’ai composée pour un concours. On m’a demandé, récemment, d’agir comme président d’honneur de la «Saison des lettres», un événement à saveur littéraire organisé par la ville de Shawinigan, au Québec. La programmation de cet événement comprenait des conférences, des ateliers, la projection d’un documentaire, un récital de poésie, un spectacle littéraire et, bien sûr, un concours de dictée.

Vous le savez peut-être: je suis un grand amateur de dictées. Surtout si elles sont difficiles. J’ai eu le plaisir de participer à plusieurs concours, dont les Championnats d’orthographe de langue française et la Dictée des Amériques. Chaque fois, je m’amuse beaucoup.

Au cours des dernières années, il m’est arrivé de composer des dictées pour des concours locaux. Parfois même d’agir comme lecteur. Je m’amuse encore plus. La dictée de la «Saison des lettres» était lue par le maire de Shawinigan. Et j’ai tenté de respecter le thème de cette année: Des mots qui voyagent.

Dans le texte de la dictée ci-dessous, j’ai volontairement ajouté vingt fautes, histoire de vous permettre de jouer. À défaut de pouvoir vous la lire et de procéder avec vous à la correction, j’ai pensé que le fait d’y ajouter des erreurs pouvait vous permettre de vous amuser un peu. Allez-y! Amusez-vous à votre tour!

De drôles de voyageurs

Les mots sont d’éternels bourlingueurs. Depuis toujours, ils volent de bouche à oreille. Ils traversent les époques enchâssées dans des livres. De nos jours, ils voyagent à la vitesse de l’éclair à travers les courriels et les texto, quoiqu’il arrive qu’on les malmène pour faire plus court.

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Quelques séduisants que soient les mots du français, ils rebutent parfois par leur complexité. La maîtrise de la langue de Molière nécessite un know-how, voir une maestria. Ce n’est pas tout que de maîtriser les mots; il importe de bien accorder les participes passés sur lesquels plus d’un trébuchent.

Il faut parfois déjouer l’orthographe de certains adjectifs frappés d’obsolescence. Il faut savoir conjuguer des verbes, continuellement ballottés à tous les modes et à tous les temps. Autant d’embrouillaminis nous font presque oublier la longue ballade des mots, leur fascinante épopée ou leur exceptionnelle odyssée. Ils se sont transformés, se sont reproduits à travers les époques qui se sont succédées jusqu’à nos jours. Les néologismes sont comme des nouveau-nés. Les anglicismes sont comme des visiteurs étrangers.

Le français s’est enrichi de mots qui voyagent. Ils sont arrivés en bobsleigh ou en camping-car. Leur arrivée a peut-être été saluée au son de la balalaïka, du ukulele ou du glockenspiel. On eût pu servir en leur honneur un gargantuesque festin avec du gorgonzola, des tapas garnis de guacamole, des kiwis, des zakouskis ou moults hors-d’œuvre rehaussés de chutney.

Pour leur souhaiter la bienvenue, on ne leur a probablement pas offert un bouquet de jacynthes ou un arrangement de chrysanthèmes aux pétales immaculés, mais on leur a fait une place de choix dans nos dictionnaires. Mais qu’on ne conclut pas qu’ils y sont incarcérés. Les mots voyagent encore tous azimuths.

La plume d’un poète, les notes d’une chanteuse pop, le clavardage d’un ado et, à leur façon, les discours d’un maire, sont autant de moyens de transport que les mots empruntent pour faire honneur à leur réputation d’éternels et infatigables globe-trotter.

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Alors? Vous croyez avoir décelé les erreurs? Sans grammaire ni dictionnaire? Je vous donnerai le corrigé et quelques explications dans la prochaine chronique.

Entre-temps, relevez ce petit défi. Vous allez voir, c’est un petit exercice fort enrichissant.

Auteur

  • Martin Francoeur

    Chroniqueur à l-express.ca sur la langue française. Éditorialiste au quotidien Le Nouvelliste de Trois-Rivières. Amateur de théâtre.

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