Voeux et résolutions 2010 pour notre francophonie

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Publié 12/01/2010 par Vincent Muller

Pour ce premier numéro de 2010, qui sera une année de célébrations avec le centenaire de l’ACFO (aujourd’hui l’AFO) et le 400e des voyages d’Étienne Brûlé et de Samuel de Champlain en Ontario, L’Express a demandé à plusieurs personnalités de la francophonie associative torontoise, ontarienne et canadienne de nous faire part de leurs projets, voeux et résolutions pour la nouvelle année 2010.

Marie-France Kenny présidente de la Fédération des communautés francophones et acadienne du Canada (FCFA)

La présidente de la FCFA est résolue à combler les lacunes de l’application de la Loi sur les services en français qui, selon elle, sont encore trop nombreuses. Dans ce but elle entend persévérer dans la réalisation des nombreux projets en cours de son organisme.

Elle espère également que d’avantage de francophones demanderont à se faire servir en français surtout lorsque le service est disponible dans les deux langues officielles: «Beaucoup de francophones se laissent servir en anglais, même quand des services en français sont disponibles» souligne-t-elle, «un moment on ne veut pas être vus comme des faiseurs de troubles.»

«Que les services bilingues
le soient effectivement»

Si c’est quelque chose qu’elle peut comprendre, «vu la lutte qui a été menée depuis des années», elle considère que 
demander ces services lorsqu’ils sont disponibles est nécessaire pour passer à l’étape supérieure, d’autant plus que «les services en français sont plus faciles à avoir qu’auparavant».

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Son souhait pour cette année et les suivantes serait donc que les services qui devraient être bilingues le soient effectivement tous et non pas seulement à 75% comme elle le précise, et que les employés de ces lieux bilingues fassent tous l’effort d’accueillir le public par un Hello/Bonjour pour signaler leur bilinguisme.

«La plupart des plaintes concernant les langues officielles concernent les francophones», rappelle-t-elle. Selon elle, on ne fait pas assez d’efforts pour recruter du personnel bilingue dans les lieux qui devraient l’être alors que ce personnel existe, qu’il ait comme langue maternelle le français ou l’anglais.

Mariette Carrier Fraser, présidente
de l’Assemblée de la francophonie
de l’Ontario (AFO)

«C’est une année absolument incroyable pour l’AFO» lance sa présidente pleine d’enthousiasme, «c’est l’année des Fêtes du 100e». L’ACFÉO, Association canadienne française d’éducation en Ontario, a été créée le 20 janvier 1910. Elle est devenue l’ACFO puis l’AFO en 2006.

«La première activité aura lieu le 20 janvier, on organise une table ronde à distance avec des participants de l’Université d’Ottawa, du campus de Glendon, de la Laurentienne à Sudbury et du campus de Hearst puis le Conseil scolaire de district des écoles catholiques du Sud-Ouest (CSDECSO). La table ronde portera sur l’histoire des Franco-ontariens depuis 1910.»

«On célèbre la vitalité
d’une communauté»

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L’AFO fêtera ses 100 ans tout au long de l’année avec différents organismes francophones de la province. «C’est pas qu’un simple anniversaire, on célèbre la vitalité d’une communauté qui a su se prendre en main», insiste Mariette Carrier Fraser.

Concernant les objectifs il s’agit de continuer à travailler au développement du plan stratégique communautaire et, à ce sujet, la présidente de l’AFO souhaite bien entendu que toute la communauté s’engage.

Céline Marx, directrice générale
de la Fédération des aînés francophones
de l’Ontario (FAFO)

À la FAFO on vient de prendre connaissance des statistiques basées sur le recensement de 2006, concernant les personnes âgées francophones. Et ces statistiques laissent présager un avenir radieux à la FAFO puisque le nombre d’aînés au Canada va plus que doubler d’ici 10 ans et le pourcentage d’aînés au sein de la population francophone en Ontario dépassera le pourcentage d’aînés au sein de la population anglophone.

«On veut être proactif»

«Notre planification stratégique pour les trois prochaines années est basée sur ces chiffres», explique Céline Marx, «même si le nombre de retraités francophones n’est supérieur que de 2%, cela montre qu’il faut insister sur les programmes permettant aux personnes âgées d’avoir accès aux soins et aux services en français», poursuit-elle.

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«On veut être proactif et faire bouger les gouvernements par rapport à ces réalités», insiste la directrice générale qui compte cette année développer l’initiative «ville amie des aînés» notamment dans des villages puisque les francophones sont nombreux en milieu rural. «Nous allons travailler avec les municipalités dans le domaine des services et de la santé en français et contre la fraude, les abus.»

Jean-Pierre Boué, président de
l’Association des communautés
francophones de l’Ontario à Toronto (ACFO-TO)

Le président de l’ACFO-TO envisage de rassembler toutes les composantes culturelles de la francophonie torontoise en organisant, autour du mois de mars, un deuxième repas des nations «anouanze».

Le premier avait été organisé fin 2008 avant son entrée en fonction. Passionné de soccer, Jean-Pierre Boué, qui a créé une équipe francophone de moins de 13 ans au sein de l’association, compte bien continuer de rassembler les francophones dans le cadre d’activités sportives.

Quartier francophone à Toronto

Il souhaiterait également mener à bien le projet de quartier francophone en continuant de travailler avec Choq Fm et en élargissant le nombre de partenaires. Les prochaines activités seront les formations de bénévoles et de cadres d’associations qui commenceront d’ici deux semaines.

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Lise-Marie Baudry, directrice du Centre
francophone de Toronto (CFT)

Pour le Centre francophone, 2010 risque d’être une année un peu difficile. «Les subventions sont calculées deux ans en avance, donc en 2009 on a pas eu les répercussions de la crise économique puisque ça avait été décidé avant» explique sa directrice.

«Les subventions pour 2010-2011 sont gelées, mais l’inflation n’attend pas donc on va être touchés par la récession cette année, un an et demi plus tard, alors qu’on avait une bonne situation financière comparée à d’autres pour l’année d’avant.»

«Cela ne veut pas dire qu’on ne peut pas faire des demandes pour des programmes additionnels. Les organisations comme la fondation Trillium ne vont pas arrêter de subventionner donc on va continuer à faire des demandes pour ces programmes».

«On doit développer les programmes
pour les ados»

Parmi ses objectifs pour 2010, elle envisage l’expansion du programme d’accueil pour les nouveaux arrivants, «on devrait avoir la subvention de Citoyenneté et Immigration Canada, qui est notre deuxième bailleur de fonds depuis l’année dernière, cela permettra de donner plus de services et d’activités et d’aider certains groupes en particulier: on a beaucoup de programmes pour les adultes et les enfants mais on doit développer ceux pour les jeunes et les ados.»

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Gérard Parent, directeur général des Centres d’accueil Héritage CAH

Le directeur général du centre d’accueil pour les aînés francophones espère que l’initiative de partenariat avec l’équipe de Hockey junior de Toronto, les Marlies, sera fructueuse. Ce partenariat permet le versement d’une partie de la somme récoltée par la vente des billets de la «tribune CAH».

Augmenter le nombre de bénévoles

Il travaillera également à augmenter le nombre de bénévoles aidant les personnes âgées et, dans le but de bâtir un nouveau centre, il envisage d’aller à la rencontre de la communauté pour récolter les fonds nécessaires à la réalisation d’une étude. «On aimerait pouvoir opérer des soins de longue durée et construire sur le terrain que nous avons à North York, d’ici cinq ans» lance-t-il.

En ce début d’année, le directeur général, séduit par la nouvelle qui se répand, souhaite «bonne chance à la Maison de la francophonie qui s’en vient».

Yves Lévesque, président du
Conseil scolaire de district
catholique Centre-Sud (CSDCCS)

Du côté du CSDCCS, Yves Lévesque souhaite finaliser les ententes pour construire de nouvelles écoles dans le secteur Sud de Toronto, au sud de la 401. Les constructions ou rénovation de bâtiments devraient commencer début 2010. Il espère également que cette année sera aussi bonne que l’année 2009 au niveau des résultats de ses étudiants qui ont «obtenu les meilleurs scores des francophones de la région de Toronto aux tests OQRE».

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Joyeux 400e!

D’autre part il souligne que le conseil va fêter comme il se doit le 400e anniversaire de la «francophonie catholique ontarienne».

Jean-Luc Bernard, directeur de l’éducation au Conseil scolaire de district du Centre-Sud-Ouest (CSDCSO)

Permettre la construction de nouvelles écoles pour répondre à la hausse de la demande de l’éducation en français dans la province est également l’une des plus importantes résolutions pour Jean-Luc Bernard. En tout trois écoles devraient sortir de terre en Ontario, une quatrième sera relocalisée et une autre sera rénovée et agrandie.

Des écoles françaises dans toutes les régions

L’un des défis est également de développer des écoles dans certaines régions mal desservies. Pour cela il faut prouver que le besoin existe et demander les financements nécessaires. Le conseil va donc «travailler au recrutement et au maintien des effectifs, notamment en allant chercher des ayants droit dans le système des écoles d’immersion».

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Concernant l’éducation post-secondaire en français, le directeur de l’éducation du CSDCSO considère qu’il a «beaucoup évolué depuis les cinq dernières années, surtout dans la région d’Ottawa et dans le Nord ainsi qu’à Toronto mais que la concurrence est importante avec les institutions offrant des programmes anglophones très intéressants» et souligne qu’«il faudrait établir des partenariats avec ces institutions afin d’avoir des programmes bilingues».

Claudette Paquin, directrice générale de TFO

À TFO cette année, Claudette Paquin envisage de mettre l’accent sur l’utilisation des nouvelles plateformes de diffusion: «Nous avons ouvert des brèches avec les nouvelles plateformes telles que la baladodiffusion, le site Internet, la diffusion de segments de l’émission Volt sur les cellulaires».

«L’union fait la force»

Une nouveauté également réside dans la campagne d’adhésion qui a débuté fin 2009 et qui devrait se développer cette année: «Nous pourrons recréer la base de membres qui existait sous TVO, le statut d’organisation charitable permettra à des personnes de faire des dons annuels, l’union fait la force et je pense que les gens feront des dons symboliques».

Enfin, en tant que personne des médias, la directrice de TFO s’inquiète des répercussions de la crise sur le fonctionnement de plusieurs organisations offrant des services en français ainsi que sur les médias traditionnels: «les journaux apportaient une analyse approfondie de plusieurs dossiers, avec les problèmes que connaissent certains on voit qu’il y a un risque d’une perte d’intelligence de réflexion qui informait le public. En Ontario ces médias ont joué un rôle important au niveau communautaire cela touche donc la communauté de très près.»

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Nicole Sauvé, directrice générale du Réseau de développement économique et d’employabilité de l’Ontario (RDÉE Ontario)

Nicole Sauvé souhaiterait qu’il y ait une politique d’aménagement économique en Ontario pour les francophones.
«On peut la développer, mais on a besoin de financement», explique-t-elle. Elle rappelle que l’Ontario est la province où le nombre de francophones est le plus important (en dehors du Québec) et que son RDÉE est aussi celui qui reçoit le moins de financement du fédéral… et aucun de la province, contrairement aux RDÉE d’autres provinces.

Entreprenariat francophone

Enfin elle souhaiterait que le RDÉE puisse travailler avec des entreprises privées, ce que les fonds d’habilitation ne lui permettent pas de faire.

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