Vivre sans ses yeux, mais avec tous ses sens

Activité bilingue à l'ONF

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Publié 20/03/2012 par Guillaume Garcia

Pour la première fois, le centre de l’ONF de Toronto proposait pendant toute la relâche scolaire une activité (bilingue) qui permettait aux jeunes de vivre une expérience éblouissante et grandissante: voir sans ses yeux. Tout part d’un film d’animation Les Yeux noirs, dans lequel un petit garçon aveugle, Mathieu, tente de découvrir son cadeau de fête en utilisant ses oreilles, son nez, ses mains.

Après avoir visionné le petit film, les enfants pouvaient décorer un masque, qui allait leur servir à faire les autres activités.

Cinq salles avaient été aménagées pour faire découvrir aux enfants comment vivent leurs camarades non voyants. Au café, ils devaient tenter de reconnaître différents aliments et senteurs, en reniflant des récipients remplis de parfums de synthèse et aussi essayer de distinguer ce qui se trouvait dans des assiettes.

Un mini-atelier de braille faisait office de salle de classe et les jeunes pouvaient s’initier à cet alphabet particulier. À l’étage, les participants écoutaient un film avec une bande sonore descriptive et devaient s’imaginer les décors, avant de voir le film en vrai. Les deux salles finales étaient composées de la chambre de Mathieu et d’un petit labyrinthe.

Dans la chambre, les animateurs demandaient aux enfants de s’habiller, de faire leur lit, et de préparer leur sac. Le labyrinthe faisait office de test grandeur nature pour donner une idée de la difficulté à se déplacer avec une canne dans la rue.

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Certains jours, comme c’était le cas jeudi dernier, plus d’une centaine d’enfants avait envahi les locaux de l’ONF sur la rue John, pour prendre part aux activités.

«On ne peut pas recréer la sensation d’être aveugle pendant 24 heures, mais on peut montrer aux enfants comment explorer les autres sens pour qu’ils aient une meilleure appréciation», indique Jennifer Mair de l’ONF. Pour mettre en place toutes ses activités, l’ONF a travaillé avec INCA, un organisme de bienfaisance qui s’applique à fournir un soutien communautaire, des renseignements et une représentation nationale aux Canadiens aveugles ou ayant une vision partielle.

Chaque animateur de l’ONF a participé à une formation avec INCA, pour s’assurer que les activités étaient amusantes tout en demeurant respectueuses.

«C’est un jeu, mais ils apprennent en même temps», poursuit Jennifer Mair. «On a pris un film de l’ONF et on a exploré les possibilités autour du film», conclut-elle.

Michèle, animatrice bilingue de l’ONF, a suivi la formation et aidé les jeunes pendant les activités.

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«Les enfants sont vraiment très excités. Ils ont pas mal de facilité. On voulait faire quelque chose de différent des autres années et c’est génial de voir tout le monde impliqué.»

Cette activité a rassemblé plus de 1000 enfants sur un peu plus d’une semaine et permis à l’ONF de se faire connaître par de nouvelles familles.

Plusieurs parents présents indiquaient avoir eu vent de cet atelier grâce à Internet. «J’ai tapé activités semaine de relâche dans Google et je suis tombé là-dessus», précisait une mère de famille.

«On a aussi eu beaucoup de bouche à oreille. Les gens ont beaucoup aimé. Ils peuvent se promener, c’est une expérience très tactile», avance Michèle. Pour ce qui est de la difficulté, Michèle pense que l’activité la plus difficile se trouvait être la chambre. Les gens avaient la perception qu’elle était bien plus petite. Dans le labyrinthe par contre, cela semble très long alors qu’en fait non!»

À voir et entendre les enfants présents jeudi dernier à l’atelier Voir dans le noir, on peut être certain qu’ils appréciaient grandement l’expérience.

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L’ONF espère pouvoir proposer de nouveau ce genre d’activité durant l’été. S’amuser en apprenant, quoi de mieux pour les petites têtes blondes? Au moins ils sauront désormais ce que vivent les personnes non voyantes qu’ils rencontreront par la suite.

Auteur

  • Guillaume Garcia

    Petit, il voulait devenir Tintin: le toupet dans le vent, les pantalons retroussés, son appareil photo en bandoulière; il ne manquait que Milou! Il est devenu journaliste, passionné de politique, de culture et de sports.

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