La langue française n’a pas fini de nous surprendre. En fouillant un peu dans des ouvrages pour trouver quelques difficultés orthographiques à insérer dans la dictée que j’ai eue à rédiger pour le Salon du livre de Trois-Rivières, j’ai fait un constat intéressant. Les mots français qui se terminent par le son «i» peuvent voir cette terminaison s’écrire de vingt façons différentes.
Vingt. Vous avez bien lu. Pas étonnant qu’on puisse se poser des questions lorsqu’on doit écrire un mot qui se termine par le son «i».
Quand on cherche dans les dictionnaires usuels, il est à peu près impossible d’avoir en un seul coup d’œil toutes les possibilités de terminaisons avec le son «i». C’est là qu’intervient Pascale Lefrançois, une ancienne championne d’orthographe. Il y a quelques années, elle a produit deux ouvrages très intéressants sur la langue française. L’un d’eux, L’orthographe déjouée, a le mérite de regrouper les mots du vocabulaire français en fonction de leur terminaison. Et c’est dans ce bouquin que la trouvaille a été faite.
Les deux formes les plus courantes sont bien sûr les mots en «i» et ceux en «ie». Dans la première catégorie, on retrouve plusieurs noms ou adjectifs dérivés des verbes en «ir»: béni, endormi, étourdi, apprenti, parti ou pourri, pour ne nommer que ceux-là. On retrouve aussi une quantité considérable de mots qui nous viennent de l’italien, comme spaghetti, lazzi, gnocchi, tifosi et tutti quanti! D’autres langues étrangères nous ont aussi donné kabuki, zakouski, jingxi, okapi et plusieurs autres.
Les mots se terminant en «ie» constituent toutefois la majorité des mots se terminant par le son «i». Pourquoi? Parce qu’il s’agit d’une terminaison naturelle pour plusieurs substantifs. On n’a qu’à penser à géographie, périphérie, comédie, partie, plomberie, librairie, quincaillerie, boucherie, épicerie, boulangerie, confiserie…