La réponse hilarante d’un musicien à l’annonce d’un restaurateur circule ces temps-ci sur Facebook. Elle exprime bien la frustration des artistes quant à la tendance qu’ont les proprios de restaurant ou de bar à présumer que le plaisir que retire un musicien passionné à performer est une paye suffisante en soi.
L’annonce se lit comme suit: «Nous sommes un petit restaurant au centre-ville et nous recherchons des musiciens solo pour jouer dans notre restaurant pour leur permettre de promouvoir leur musique et de vendre leur CD. Ce n’est pas un job quotidien, mais seulement pour des occasions spéciales qui pourraient devenir une activité quotidienne le soir si nous recevons une réponse positive. Votre musique doit être plutôt Jazz, Rock, World voire métissée. Vous êtes intéressé à promouvoir votre musique? Merci de répondre dès que possible.»
Et la réponse du musicien: «Je suis un musicien doté d’une grande maison, à la recherche d’un restaurateur qui viendrait chez moi pour promouvoir son restaurant en faisant le dîner pour mes amis et moi-même. Ce n’est pas un job quotidien mais seulement pour des occasions spéciales qui pourraient devenir une activité quotidienne le soir si nous recevons une réponse positive. Plutôt des dîners raffinés et exotiques avec une cuisine de type ethnique ou international. Vous êtes intéressé à promouvoir votre restaurant? Merci de répondre dès que possible.»
Vive le troc!
Je suis sensible à l’exaspération sous-jacente, à l’humour de sa réponse, ayant moi-même un fils musicien. Il est vrai que demander à un musicien de réputation établie de jouer gratuitement relève de la condescendance. Cependant, je n’aimerais pas qu’avant même d’avoir commencé sa carrière, mon fils parte du principe que toute prestation gratuite est de la pure exploitation.
Quand il est question d’un petit restaurant de quartier et d’un jeune musicien encore dans l’ombre, cette forme de troc peut profiter à tous deux.