Viens voir les musiciens…

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Publié 21/08/2012 par Nathalie Prézeau

La réponse hilarante d’un musicien à l’annonce d’un restaurateur circule ces temps-ci sur Facebook. Elle exprime bien la frustration des artistes quant à la tendance qu’ont les proprios de restaurant ou de bar à présumer que le plaisir que retire un musicien passionné à performer est une paye suffisante en soi.

L’annonce se lit comme suit: «Nous sommes un petit restaurant au centre-ville et nous recherchons des musiciens solo pour jouer dans notre restaurant pour leur permettre de promouvoir leur musique et de vendre leur CD. Ce n’est pas un job quotidien, mais seulement pour des occasions spéciales qui pourraient devenir une activité quotidienne le soir si nous recevons une réponse positive. Votre musique doit être plutôt Jazz, Rock, World voire métissée. Vous êtes intéressé à promouvoir votre musique? Merci de répondre dès que possible.»

Et la réponse du musicien: «Je suis un musicien doté d’une grande maison, à la recherche d’un restaurateur qui viendrait chez moi pour promouvoir son restaurant en faisant le dîner pour mes amis et moi-même. Ce n’est pas un job quotidien mais seulement pour des occasions spéciales qui pourraient devenir une activité quotidienne le soir si nous recevons une réponse positive. Plutôt des dîners raffinés et exotiques avec une cuisine de type ethnique ou international. Vous êtes intéressé à promouvoir votre restaurant? Merci de répondre dès que possible.»

Vive le troc!

Je suis sensible à l’exaspération sous-jacente, à l’humour de sa réponse, ayant moi-même un fils musicien. Il est vrai que demander à un musicien de réputation établie de jouer gratuitement relève de la condescendance. Cependant, je n’aimerais pas qu’avant même d’avoir commencé sa carrière, mon fils parte du principe que toute prestation gratuite est de la pure exploitation.

Quand il est question d’un petit restaurant de quartier et d’un jeune musicien encore dans l’ombre, cette forme de troc peut profiter à tous deux.

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Ils sont, somme toute, dans le même bateau. Les deux sont des entrepreneurs devant se vendre sur le marché. La marge de profit des petits restaurants est maigre, et le jeune musicien paye probablement son loyer avec un boulot qui n’a rien à voir avec la musique. Tous deux doivent user de créativité pour gagner une visibilité et se bâtir une réputation à moindre coût.

Quand on y regarde de plus près, les opportunités d’un troc entre restaurateur et musicien vont au-delà du simple événement de la performance.

Opportunités 101

Pour de jeunes musiciens, le choix entre pratiquer dans leur salon et performer devant un public n’est pas très difficile à faire. Et il est évident qu’ils en tireront plus de profit s’ils ont utilisé l’un ou l’autre des moyens de production à leur disposition de nos jours pour graver à peu de frais des CDs de leurs créations.

Je présume ici qu’ils auront trouvé un ami talentueux pour les aider à concevoir une pochette présentable à photocopier pour rendre le CD plus attrayant. Et qu’ils auront pensé à inclure sur la pochette leur courriel, adresse Facebook, MySpace, YouTube, site web, blogue, numéro de téléphone ou toute autre façon de les contacter.
Mais pour tirer le maximum de l’expérience, il y a plus.

Un cran plus loin

Bien sûr, rien n’empêche un musicien de négocier avec le restaurateur un repas pour deux en fin d’une soirée où il ne performe pas, avec les invendus de la journée! Tout le monde y gagne! Mais je veux parler d’autre chose:
Le musicien peut demander de mettre une petite affiche sur la devanture du restaurant (il se peut que le restaurateur n’ait ni le temps ni le talent pour en produire une).

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Il peut annoncer la date de sa performance d’avance sur toutes les voies de médias sociaux à sa disposition, et demander au restaurateur de faire de même.

Il peut s’assurer qu’un ami prenne des photos lors de sa performance afin de les afficher en ligne partout où il peut après l’événement en racontant en une phrase sympa comment c’était. (Il devrait envoyer cette photo au restaurateur afin que celui-ci dispose de matériel visuel s’ils reprennent l’expérience.)

Si l’artiste a autre chose à promouvoir, telle la sortie d’un disque, une performance à venir au restaurant ou dans une autre salle ou ses services de musicien, il peut distribuer des cartes postales promotionnelles à cet effet à la clientèle du restaurant. (Une place comme Plus Printing sur la rue Queen à Toronto imprime 250 cartes couleur 4 X 6, pour 50$.)

Le musicien peut profiter de l’excuse d’une performance dans un restaurant pour distribuer des cartes postales (ou petits feuillets) dans les commerces avoisinants, histoire d’avoir un peu plus de visibilité. Les cafés et les boutiques indépendantes rendent avec plaisir ce genre de service, que leur propre clientèle apprécie.

Il peut aussi rester dans son salon…

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Vous trouverez cet article et une foule d’autres faits et considérations sur le blogue www.passions100facons.blogspot.ca. Nathalie Prézeau est l’auteure de Toronto Fun Places… For Families et de Toronto Urban Strolls… For Girlfriends, en vente en librairies et sur ses deux sites. Son blogue torontofunplaces.blogspot.ca est un complément à ses deux guides.

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