Trois musées de Québec se donnent la main pour nous faire voyager en Amérique du Nord à différentes époques. Le Musée de la civilisation présente le récit d’une guerre (1756-1763), le Musée de l’Amérique française se penche sur les huguenots en Nouvelle-France et le Musée national des beaux-arts du Québec s’intéresse à l’Art américain de 1850 à 1950.
1756-1763, récit d’une guerre, est une exposition qui souligne le 250e anniversaire de la bataille des plaines d’Abraham. Présentée au Musée de la civilisation à Québec jusqu’au 14 mars 2010, l’exposition 1756-1763 jette un regard global sur la guerre de Sept Ans. Cette dernière constitue le premier véritable conflit aux ramifications mondiales, qui a eu d’importantes répercussions en terre d’Amérique. La plus significative pour nous est évidemment la perte de la Nouvelle-France aux mains des Anglais.
Divisée selon un parcours chronologique, l’exposition apparaît un peu trop linéaire à certains moments. Il y a bien quelques artefacts du quotidien guerrier, notamment une magnifique corne à poudre, mais la majeure partie des pièces en montre se limite à des lettres et plans signés par les grands acteurs militaires que sont les généraux Wolfe et Montcalm, ainsi que le colonel James Murray.
Grâce à la technologie, l’exposition réussit à donner vie aux émotions de ceux qui ont subi cette guerre dans l’ombre. On entend le déchirement d’une femme d’un colon milicien, qui voit son homme partir; on est témoin de l’inquiétude d’un marchand nantais, de la peur d’un Acadien déporté, de l’espoir d’un soldat de Montcalm, de l’ambivalence d’un chef iroquois et de la sensibilité d’un soldat écossais.
1756-1763, récit d’une guerre renferme même une double touche romantique. On y apprend que Montcalm était vraiment amoureux de son épouse Angélique – chose assez rare à une époque de mariages arrangés – et qu’elle lui manquait profondément pendant son séjour au Canada. Wolfe, lui, s’est fiancé en 1758. Sa Katherine commanda un portrait miniature d’elle-même, puis l’inséra dans un médaillon que Wolfe portait à son cou.