à 09h23 HNE, le 5 décembre 2011.
MOSCOU – Une victoire, certes, mais une victoire à l’arraché: le mécontentement populaire croissant à l’égard du parti de Vladimir Poutine s’est traduit dans les urnes à l’occasion des législatives de dimanche en Russie. À trois mois de la présidentielle, Russie unie a obtenu près de 50 pour cent des suffrages, contre plus de 64 pour cent il y a quatre ans, selon des résultats provisoires.
Avec environ 96 pour cent des bulletins décomptés, le parti présidentiel est en tête avec 49,5 pour cent des suffrages, a annoncé le président de la commission centrale électorale, Vladimir Tchourov. Il devrait obtenir 238 sièges sur 450 à la Douma, alors que lors des précédentes législatives, Russie unie avait raflé les deux tiers des sièges.
Le Parti communiste (57 élus dans la Douma sortante) pointerait quant à lui en deuxième position, avec près de 20 pour cent des suffrages. Les socialistes de Russie juste et le Parti libéral-démocrate (nationaliste) devraient progresser dans la nouvelle Douma. Au total, 60 pour cent des 110 millions d’électeurs inscrits ont participé.
Mais selon des membres de l’opposition et des observateurs, le score de Russie unie a été gonflé par des irrégularités importantes dans le déroulement du vote. Si le vote était «bien organisé, la qualité du processus s’est détériorée considérablement durant le décompte, qui a été caractérisé par des violations fréquentes de la procédure, notamment avec de sérieuses indications de bourrage d’urnes», a confirmé l’Organisation pour la sécurité et coopération en Europe (OSCE).
La seule organisation indépendante de suivi des élections du pays, Golos («vote»), qui reçoit des fonds européens et américains, a subi de fortes pressions officielles durant la semaine qui a précédé le vote. Son site web ne fonctionnait pas dimanche, tout comme celui de la radio indépendante «Echo de Moscou». Tous deux ont invoqué des actes de piratage informatique.