Du 16 au 18 février, Sudbury était l’hôte d’un colloque sur le patrimoine franco-ontarien. Quelque cent délégués représentant des sociétés d’histoire et de généalogie, des centres de recherche, des musées et divers organismes de préservation ou de promotion du patrimoine étaient conviés pour brosser un état des lieux et pour déterminer l’orientation à prendre afin de donner au patrimoine la place qui lui revient dans la société franco-ontarienne.
Organisé par le Centre franco-ontarien de folklore, le Regroupement des organismes du patrimoine franco-ontarien et la Société franco-ontarienne d’histoire et de généalogie, Convergence Patrimoine 2006 offrait une variété d’ateliers et de causeries portant sur le conte ou la chanson folklorique, la recherche généalogique sur Internet, le patrimoine religieux, les familles souches, les collections et fonds d’archives, l’histoire franco-ontarienne et son reflet dans la littérature.
Le colloque s’est ouvert par la remise du Prix Roger-Bernard qui souligne le rôle exceptionnel joué par une personne, un comité ou un organisme dans la préservation et/ou la mise en valeur du patrimoine franco-ontarien.
Les candidatures étaient tellement nombreuses que le prix a été remis à deux individus et deux comités, soit Olga Beaulieu, bibliothécaire en chef de l’Université de Sudbury, et Gaétan Gervais, historien à l’Université Laurentienne, ainsi que le Comité de sauvegarde de la cathédrale d’Ottawa et SOS Église de Pointe-aux-Roches et Saint-Joachim.
Parmi les nombreux invités de marque à Convergence Patrimoine 2006, on retrouvait les conteurs Émile Maheu et Jean du Berger qui ont abordé la question de la censure. Selon Émile Maheu, certaines écoles catholiques ne veulent pas qu’un conteur parle du diable ou de mort atroce. «Il faut parfois s’autocensurer, mais il ne faut jamais oublier que les enfants ont besoin du mystérieux.» Au dire de Jean du Berger, les contes évoluent dans un contexte précis, que ce soit celui du chantier, de la famille ou des veillées entre adultes. «Aujourd’hui, le conteur exerce son métier dans un contexte que l’on peut qualifier de “feue l’unanimité”.»