On célèbre cette année le tricentenaire de la mort du maréchal Vauban, dont on oublie souvent qu’il s’est particulièrement intéressé au Canada et à son avenir. L’eût-on écouté, que le Canada d’aujourd’hui ne serait peut-être pas ce qu’il est!
Sébastien Le Prestre, seigneur de Vauban (1633-1707) est connu comme un des grands ingénieurs militaires français et nombreux sont ses disciples qui ont construit selon ses méthodes.
C’est le cas de la citadelle de Québec, édifiée entre 1820 et 1831 par l’ingénieur britannique Durnford. En 1701, Vauban, Commissaire des fortifications du roi Louis XIV, avait approuvé le plan de fortification de la ville, dressé par Jacques Levasseur de Néré, ingénieur du Roi en Nouvelle-France, dont l’exécution ne commença malheureusement qu’en 1745.
Mais Vauban n’est pas que «Le maître des forteresses», pour reprendre le titre du livre de Luc Mary, c’est un novateur, un scientifique, un visionnaire, un homme moderne. Il a certes rénové l’art des fortifications, en préconisant l’aménagement des bastions de défense, pour qu’ils soient couverts latéralement par un bastion adjacent, afin que l’assaillant ne dispose d’aucun angle mort.
«Les citadelles de Vauban apparaissent comme des vaisseaux de pierre qui s’affranchissent de la pesanteur, tout en épousant les difficultés du terrain», écrit L. Mary (p.199). Le fort Anne, en Nouvelle-Écosse, constitue le plus bel exemple de fortifications à la Vauban en Amérique du Nord. «L’art de fortifier ne consiste pas dans des règles et des systèmes mais uniquement dans le bon sens et l’expérience», dira Vauban.