Vaste réseau de fraudes par cartes démantelé à Montréal

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Publié 09/05/2012 par Lia Lévesque (La Presse Canadienne)

à 15h53 HAE, le 9 mai 2012.

MONTRÉAL – Les corps policiers de la région de Montréal ont mis au jour un vaste réseau de fraude par cartes de paiement, basé à Montréal, qui avait des ramifications à l’étranger. La fraude atteindrait 100 millions $.

La Gendarmerie royale du Canada (GRC), la Sûreté du Québec (SQ) et le Service de police de la ville de Montréal (SPVM) ont fait le point à ce sujet, mercredi matin à Montréal.

Au total, 368 chefs d’accusation ont été portés contre des individus pour fraude, fabrication de fausses cartes, vol d’identité, participation et infraction au profit d’une organisation criminelle et charger une personne de commettre une infraction.

C’est la première fois au Canada que des accusations de gangstérisme sont portées dans le cadre d’une enquête en matière de fraude, a affirmé le surintendant Guy Pilon, de la GRC.

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«En ce moment, nous avons procédé à l’arrestation de 45 individus sur les 61 sujets recherchés. Il s’agit de personnes qui étaient impliquées dans un important réseau de fraude par cartes de paiement. Non seulement nous avons identifié les têtes dirigeantes des différentes organisations, mais nous avons ciblé l’ensemble des joueurs, permettant ainsi de mettre un frein à leurs activités illicites», a affirmé M. Pilon.

La majorité des personnes arrêtées avaient leur citoyenneté canadienne; les policiers parlent de «souches sri-lankaises et libanaises».

Les mandats d’arrestation ont été exécutés dans la région de Montréal et de la couronne nord.

Bien que le réseau était basé à Montréal, il avait des complices à l’étranger, les activités pouvant s’étendre en Tunisie, en Angleterre, en Malaisie, en Nouvelle-Zélande et en Australie. Au Canada, la ville de Vancouver était également touchée.

Le groupe modifiait des guichets bancaires, piratait des terminaux de points de vente et utilisait de fausses cartes de paiement, en plus de faire des retraits frauduleux. Il bénéficiait de la complicité d’employés de commerces, souvent des restaurants, a précisé Yves Leblanc, sergent d’état-major à la GRC.

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Les policiers font état d’un modus operandi bien rodé.

Selon le sergent d’état-major de la GRC Yves Leblanc, il y a d’abord vol d’un terminal de point de vente.

Dès après le vol, «les techniciens se mettent au boulot et changent les pièces à l’intérieur. Ils vont rajouter des puces électroniques, Blue Tooth; ils vont rajouter deux ou trois pièces à l’intérieur pour capter les données des clients quand ils passent leur carte avec leur NIP. Ça enregistre les données sur la puce électronique. De l’extérieur du commerce, avec un ‘lap top’, un ordinateur, ils ont la capacité de capter les données à distance. Ils vont laisser rouler ça dans les commerces un mois ou deux mois. Avec les données, ils vont faire les cartes bancaires. Ils vont mettre les données sur ça et, maintenant, ils ont une carte clonée», a relaté M. Leblanc.

«Une fois que les cartes sont fabriquées, ils sont prêts à faire la frappe, à aller dans les guichets. À 6h du matin, ils vont recevoir un texto, un appel au cellulaire. La tête dirigeante qui organise l’affaire donne le code pour ouvrir les boîtiers. Eux veulent frapper tous en même temps, parce qu’avec les mesures de sécurité mises en place par les institutions financières, s’ils frappent à différentes heures, les cartes vont toutes être bloquées», a ajouté M. Leblanc.

Il a donné un exemple concret de ce que les enquêteurs ont constaté: «en cinq minutes, ils ont utilisé 79 cartes; ils ont visité 23 institutions financières; ils ont effectué 203 transactions. Perte: 30 000 $ en cinq minutes. Et des frappes comme ça, ils en faisaient des fois deux ou trois par jour, à semaine longue, durant notre enquête», a souligné M. Leblanc.

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Cette enquête conjointe a d’ailleurs duré trois ans.

L’inspecteur Lino Maurizio, de la SQ, a rapporté que le groupe «avait la capacité de frauder plusieurs dizaines de milliers de personnes» avec tous les moyens dont il disposait et l’étendue de son réseau.

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