Des fioles contenant de la variole, oubliées depuis les années 1950. Un virus de la grippe contaminé par accident dans un laboratoire. De l’anthrax manipulé sans précautions adéquates. Les dernières semaines auront été fastes sur le front de la non-sécurité, dans le pays qui valorise pourtant à ce point la sécurité.
Alors que les observateurs peinent encore à croire qu’on ait pu retrouver six fioles de variole oubliées — un virus éradiqué depuis 35 ans — au fond d’un entrepôt médical du Maryland, le Centre de contrôle des maladies d’Atlanta (CDC) a publié un rapport le 11 juillet, pointant deux incidents qui, en d’autres circonstances, auraient pu avoir des conséquences dramatiques:
• le 5 juin, au moins 62 employés du CDC avaient possiblement été exposés à la bactérie de l’anthrax lors d’un transfert d’échantillons entre laboratoires. La nouvelle avait été rendue publique le 19 juin;
• le 13 mars, une souche inoffensive de la grippe a été par erreur contaminée par une souche de la grippe aviaire H5N1, potentiellement mortelle, dans un autre laboratoire affilié au CDC. L’erreur n’aurait été découverte que le 23 mai.
Les autorités américaines de la santé ont annoncé le 11 juillet qu’elles fermaient temporairement les laboratoires de la grippe et de l’anthrax du CDC, en plus d’imposer un moratoire sur tout transfert de tout agent infectieux, le temps de réviser les procédures.