Les insomniaques chroniques ne dorment guère. Ils passent leurs nuits à tenter d’échapper au cercle vicieux: «Je ne dors pas – j’angoisse — mon angoisse m’empêche de dormir…» Une situation qui les pousse souvent à prendre des somnifères pour échapper aux nuits sans sommeil.
«Le médicament est une béquille, une bouée de sauvetage. Il faut l’utiliser, mais seulement pour aider la personne insomniaque à changer ses mauvaises habitudes de sommeil», soutient Charles Morin, professeur titulaire de l’École de psychologie de l’Université Laval.
Combiner une thérapie cognitive comportementale à la prise de somnifères permettrait plus durablement de lutter contre l’insomnie chronique. Et, c’est la combinaison des deux approches (thérapie et médicaments) qui serait le plus efficace à long terme, démontre une récente étude publiée dans le Journal of the American Medical Association.
Nuits sans sommeil
Les insomniaques doivent changer leurs croyances face au sommeil. Ils doivent aussi apprendre à gérer leur anxiété de performance. Bref, il faut briser le conditionnement qui associe la chambre à coucher à un lieu de frustration.
L’approche comportementale vise à procurer aux insomniaques un sommeil de bonne qualité… en les empêchant notamment de dormir trop et n’importe quand! «Ce n’est pas en multipliant les siestes ou en allant au lit trop tôt que l’on réapprend à bien dormir. Il faut combattre l’anxiété générée par le manque de sommeil en repoussant l’heure du coucher jusqu’au bon moment, celui où le sommeil est imminent», explique le scientifique.