De prime abord, la question peut paraître singulière. Mais, à la suite des déclarations de certains statisticiens, elle n’est peut-être pas si utopique.
En effet, ceux-ci se préoccupent de plus en plus d’une notion jusqu’alors négligée, celle du «bonheur national brut» ou BNB, en référence au produit intérieur brut ou PIB dont, dès les années soixante, Robert Kennedy disait qu’il «mesure à peu près tout sauf ce qui rend la vie digne d’être vécue».
La question a pris une récente actualité avec la réunion à Istanbul, du 27 au 30 juin dernier, d’une conférence réunissant quelque 1 000 statisticiens et économistes autour du thème: «Comment mesurer le progrès et le favoriser».
«Le produit intérieur brut ne fait pas le bonheur», a déclaré le chef statisticien de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), qui a organisé ce forum avec la Commission européenne, la Banque mondiale, le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) et la Conférence islamique.
Et, le secrétaire général de l’OCDE d’ajouter, lors de l’ouverture: «Si nous sommes d’accord que le progrès recouvre de nombreux éléments, nous devons aussi reconnaître que sa mesure ne peut se réduire au PIB par tête.»