Une Troisième Guerre mondiale à partir de la Syrie?

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Publié 29/08/2012 par Alain Ngouem

Depuis les deux dernières semaines, la crise syrienne est entrée dans une nouvelle phase d’escalade de la violence. La déstabilisation du régime du parti Baas, devant en principe permettre l’intervention militaire «légale» de l’Organisation du Traité de l’Atlantique-Nord (OTAN), semble avancer comme sur des roulettes.

De facto, la poursuite des violations du droit international par l’OTAN risque de déboucher sur un conflit régional. Si ce conflit prend une ampleur mondiale, il sera plausible de le nommer Troisième Guerre mondiale, en souvenance de ceux de 1914 et de 1945.

Les mécanismes de déclenchement de la Troisième Guerre mondiale avaient déjà été expliqués par Samuel Patrice Huntington avec son paradigme du choc des civilisations. Selon Huntington, la civilisation judéo-chrétienne va entrer en guerre contre la civilisation arabo-islamique qui trouvera des alliés du côté de la civilisation sino-confucéenne.

Soyons plus explicites avec le cas d’espèce syrien, où plusieurs actions belligérantes montrent comment cette escalade survient simultanément à l’intérieur et à l’extérieur des frontières syriennes.

À l’intérieur de la Syrie, l’opposition armée a multiplié les actions non seulement contre les forces de sécurité, mais contre les civils et tous les symboles de la culture multiconfessionnelle. Les forces en présence ont assassiné des sunnites progressistes, puis tué au hasard alaouites et chrétiens pour contraindre leurs familles à fuir.

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L’Armée «syrienne» libre, soutenue par les wahhabites du Golfe et obéissant aux injonctions de prédicateurs takfiristes, se fourvoie.

Ces tensions cachent les vrais enjeux de réorganisation du monde arabo-islamique et de la géopolitique des matières premières, dont le gaz et l’or noir sont les plus convoitées.

À l’extérieur de la Syrie, les États-Unis viennent d’évoquer la possibilité d’attaquer ce pays sans l’aval du Conseil de sécurité des Nations Unies, comme au Kosovo. Le jeudi 7 juin, Moscou a procédé à deux tirs de missiles balistiques intercontinentaux. La Syrie a rappelé le spectre de l’arme chimique qui sera déployé contre les pays qui l’attaqueraient, mais pas contre son peuple. L’Iran a menacé la Turquie en cas d’intervention directe en Syrie. La Chine a proposé son soutien.

Moscou a dénoncé l’élargissement de l’OTAN, l’installation de bases militaires à ses frontières et le déploiement du bouclier antimissile, la destruction de la Libye et la déstabilisation de la Syrie. Pour Moscou, l’invasion de la Syrie serait comparable à celle de la Pologne qui déclencha la Deuxième Guerre mondiale.

En Turquie, des parlementaires d’opposition ont constaté l’absence de plus d’un millier de réfugiés enregistrés par les Nations Unies dans le principal camp et, au contraire, la présence d’un arsenal militaire dans le camp de réfugiés fantômes. Cela sous-entend que le camp de réfugiés est une couverture pour une opération militaire secrète qui abrite en réalité des combattants, principalement libyens ou turcs.

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En Arabie saoudite, la fracture entre le roi Abdallah et le clan des Sudeiris s’est manifestée. À l’invitation du roi, le Conseil des oulémas a publié une fatwa stipulant que la Syrie n’est pas une terre de jihad. Mais, dans le même temps, le prince Fayçal, ministre des Affaires étrangères, appelait à armer l’opposition contre «l’usurpateur alaouite».

Les combats peuvent s’étendre au Liban et sur toute la région. Ainsi, depuis 16 mois que la Syrie est déstabilisée, l’OTAN judéo-chrétienne a créé une situation difficile sur le terrain arabo-islamique et sino-confucéen qui peut dégénérer en guerre mondiale.

N’oublions pas Israël, le Liban, la Jordanie, la France et l’Angleterre qui tirent, de par les médias occidentaux conventionnels, les ficelles apparemment d’une diplomatie d’apaisement, mais qui en réalité – WikiLeaks l’a déjà dévoilé — sont des ficelles d’une diplomatie de sapeurs pompiers.

Le message est donc clair: tout le monde est prêt à la guerre mondiale, si l’OTAN ne se plie pas aux obligations internationales telles que définies par le Plan Annan. En tout cas, Moscou a donné l’ordre de passer à une stratégie défensive. L’armée nationale est donc passée à l’attaque des bastions de l’Armée «syrienne» libre. Les combats des prochains jours s’annoncent difficiles, d’autant que les mercenaires disposent de mortiers, de missiles antichars et désormais de missiles sol-air.

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