Il y a huit ans, Robert Altman nous quittait en laissant une œuvre cinématographique ayant changé le septième art, et influencé nombre de cinéastes modernes.
En filmant délibérément la vie quotidienne dans son chaos réaliste, et en ajoutant à cela des qualités d’observateur sociologique hors pair, ainsi que des thèmes humanistes et universellement ressentis, Altman s’était construit une réputation de génie voyou du cinéma indépendant.
N’hésitant pas à envoyer balader les studios et à produire lui-même certains de ses films, ou à l’instar d’Alfred Hitchcock, à tourner ses images de façon à ce que nul ne puisse les monter autrement que selon son concept original, le cinéaste américain fit preuve, dès le début de sa carrière, d’une ténacité impressionnante qui porta rapidement ses fruits et lui valut de nombreux articles dithyrambiques des plus grands critiques de ces quarante dernières années.
À l’occasion de la sortie du documentaire Altman, par le Torontois Ron Mann, la cinémathèque du TIFF a concocté une rétrospective (presque) complète des films du réalisateur où vous pourrez admirer ses plus grands chefs d’œuvres en copies 35mm originales, restaurées ou numériques selon les films. Cette collection se concentrera sur la période la plus prolifique du cinéaste, les années 70, mais présentera aussi certains de ses immanquables des décennies suivantes.
Ses deux premiers films, The Delinquents et Countdown, sont absents de la sélection, mais peuvent toujours être trouvés en vidéo et valent quand même le visionnage. Il sera donc possible de suivre, film après film, la carrière et l’évolution créative et politique d’Altman à partir de son troisième long-métrage.