En 1962, le juriste Russell Hopkins écrivait dans un article du McGill Law Journal: «… le volcan de la »réforme du Sénat » ne s’est jamais éteint; il a connu une léthargie pendant un certain temps, mais il pourrait refaire éruption». Et il semble bien que l’éruption prévue se produise, avec les récentes propositions du Premier ministre et les réactions qu’elles suscitent.
Dans son discours du 7 septembre devant un comité sénatorial, Stephen Harper déclarait: «Le Sénat se doit de changer. Et nous serons les auteurs de ce changement. Le gouvernement ne veut pas d’autre rapport. Nous voulons de l’action.»
Ce que se propose de faire Stephen Harper comporte deux étapes: «une réforme modeste» pour établir un mandat fixe limité pour les sénateurs, avec une proposition de 8 ans, et par la suite, pour «rendre le Sénat plus efficace et démocratique, le gouvernement présentera, de préférence cet automne, un projet de loi sur les élections sénatoriale».
Ce n’est pas la première fois qu’il est question de réformer le Sénat. Il existe une véritable tradition à ce sujet, qui remonte au moins à 1874, sept ans après l’adoption de l’Acte de l’Amérique du Nord britannique, lorsqu’un député libéral déclare à la Chambre des communes: «.. notre Constitution devrait être modifiée… pour que chaque province ait le pouvoir de choisir ses propres sénateurs».
En 1906, la Chambre des communes discute d’une proposition pour limiter le mandat des sénateurs à la durée de trois législatures. Et en 1909, une proposition visant l’élection des deux tiers des sénateurs et limitant à sept ans leur mandat était rejetée.