Une première série anglophone pour Rémy Girard

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Publié 11/01/2011 par Annik Chalifour

Rémy Girard, acteur incroyablement populaire au Québec et aussi à l’étranger pour ses rôles dans les fameux films d’Arcand, Le déclin de l’Empire américain (1986) et Les Invasions barbares (2003), dans Les Boys, Les Bougon et une foule d’autres, incarne un espion canadien dans la comédie d’action InSecurity, nouvelle série hebdomadaire de la CBC qui a démarré mardi 4 janvier à 20h30.

«Comment aurais-je pu refuser la proposition de la productrice Virginia Thompson et ses complices Robert de Lint et Rick White, de tenir le rôle-titre d’un espion dans une série anglophone? J’ai déjà joué en anglais, mais c’est la première fois que je suis la vedette d’une série télévisée anglophone, un rôle qui m’a été offert comme un cadeau inattendu», déclare Rémy Girard en entrevue avec L’Express, le lendemain de la première.

«J’ai toujours voulu jouer le rôle d’un agent secret. Mon personnage, Claude Lesage, vétéran québécois bilingue de la National Intelligence Service Agency (NISA) savoure le bon vin, la bonne chère et les femmes. Il aime bien son boulot mais souhaiterait terminer à 15h tous les jours; cela n’arrive jamais bien sûr.»

Malgré lui, Lesage se retrouve toujours coincé dans des histoires d’espionnage les plus incongrues les unes que les autres: «Si les Américains n’osent pas rire de l’obsession de la sécurité, nous pouvons le faire à leur place!», lance-t-il.

On n’a pas vu de comédie télévisée sur le monde de l’espionnage au Canada depuis les années 1960 avec Get Smart (Max la menace, en français) alors que les téléséries sur le thème de l’espionnage et du terrorisme envahissent la télé aux États-Unis, selon Girard.

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«Mais les téléséries américaines sur le sujet demeurent intensément dramatiques. L’humour y est totalement absent.»

Les Canadiens anglais,
capables de rire d’eux-mêmes

La NISA dont fait partie Claude Lesage (alias Rémy Girard), est établie à Ottawa, mais toutes les scènes ont été tournées à Regina du 2 juillet au 27 septembre derniers, et ce, en même temps que le tournage des Boys 1V; une période exigeante que Girard n’avait pas prévu ni ne désirerait répéter.

Les six agents d’élite de la NISA qui jouent dans InSecurity (presque tous dans la vingtaine outre Girard), incluent Natalie Lisinka, William Devry, Matthew MacFadzean, Grace Lynn Fung et Richard Yearwood.

Ils commettent gaffe par-dessus gaffe, finissant toujours malgré eux par triompher des espions auxquels ils sont confrontés.

On y remarque aussi certaines références à Get Smart, aux CSI, aux James Bond (pour la musique) et même à Chapeau melon et bottes de cuir.

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«Il y a une bonne dose d’autodérision avec ces agents anglophones qui se prennent très au sérieux, se tournant vers Lesage pour ses conseils.

Par exemple si préoccupés qu’ils sont à protéger le super sous-marin secret canadien des méchants Russes dans l’Arctique», mentionne Girard, un grain de malice dans les yeux.

Les téléspectateurs anglophones devraient trouver la comédie rafraîchissante. Le Québec connaît bien Rémy: peut-être souhaite-t-on secrètement, du côté de la chaîne anglaise de Radio-Canada, que la présence de Girard saura conquérir les francophones bilingues, avec un ton d’humour à l’anglaise, entrecoupé de jurons en français…

Reste à voir si les francophones bilingues et les anglophiles s’en amuseront; la perception et l’interprétation de l’humour ne se modifient-elles pas d’une culture à 
l’autre?

D’un accent à un autre

«C’est une grosse émission en prime time. Si ça marche, ça pourrait m’amener d’autres débouchés. Je ne déteste pas tourner en anglais, cela me permet d’améliorer les connaissances de ma 2e langue», admet Girard.

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«Tout acteur aspire à jouer le plus de rôles différents, dans sa langue ou dans une autre, de pouvoir sauter d’un accent à un autre. Les barrières culturelles sont moins présentes dans le monde artistique. Je ne crois pas que la CBC n’ait aucune stratégie particulière liée à mon rôle principal dans InSecurity», poursuit l’acteur québécois.

Ayant connu Rémy Girard comme acteur dans les années 1970, au début de sa carrière, dans les cafés théâtres du Vieux-Québec, j’avoue que personnellement, je préfère le voir jouer en français. Je perçois Girard comme un acteur du terroir culturel québécois.

Récipiendaire de nombreux prix Gemini et Genie, l’acteur de réputation nationale et internationale, confie que certains rôles l’ont marqué d’une façon plus particulière au cours des 30 dernières années dont ses interprétations dans les films Le déclin de l’Empire américain, Les invasions barbares; les séries Les Bougons, Les Boys; et dans le récent film Incendies de Denis Villeneuve.

Eone Films et L’Express offrent un visionnement spécial du film Incendies, mercredi 12 janvier au Bell Lightbox, rue King ouest. On espère que le film sera nominé parmi ceux de la catégorie des meilleurs films étrangers des Oscars américains 2011.

Auteur

  • Annik Chalifour

    Chroniqueuse et journaliste à l-express.ca depuis 2008. Plusieurs reportages réalisés en Haïti sur le tourisme solidaire en appui à l’économie locale durable. Plus de 20 ans d'œuvre humanitaire. Formation de juriste.

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