Une politique de bilinguisme ne saurait reposer uniquement sur la traduction

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Publié 22/03/2016 par Gérard Lévesque

«Une langue et une société ne peuvent s’épanouir uniquement par la traduction. Si l’on veut briser le cercle de la traduction à sens unique au sein de l’administration fédérale et réaliser une véritable égalité des langues au Canada, il faut que le bilinguisme s’exprime de diverses autres façons.»

C’est la conclusion à laquelle arrive le professeur Jean Delisle dans la communication intitulée «La traduction dans l’utopie du bilinguisme officiel depuis la Confédération» qu’il a présentée le 5 mars dernier dans le cadre du colloque annuel du Centre de recherche en civilisation canadienne-française (CRCCF) de l’Université d’Ottawa.

«Il faudra toujours beaucoup traduire au Canada pour accomplir les promesses du bilinguisme… Il est paradoxal, et en même temps réconfortant, que ce soient les traducteurs eux-mêmes qui nous rappellent qu’une politique égalitaire de bilinguisme ne saurait reposer uniquement sur la traduction. On aurait tout intérêt à les écouter.»

Rappelant que deux lois portant spécifiquement sur la traduction ont été adoptées au pays, la première en 1841, la seconde en 1934, M. Delisle fait état des débats qui ont eu lieu non seulement sur la traduction mais aussi au sujet de l’interprétation parlementaire.

Il estime que le logiciel de traduction automatique, nommé «Portage», transformera à partir du 1er avril prochain 350 000 fonctionnaires en traducteurs, y compris les unilingues, ce qui est carrément un non-sens. «Ce logiciel ne va pas pousser le curseur du côté de la qualité de la langue. »

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Diplômé de la Sorbonne Nouvelle, traducteur agréé de l’Ordre des traducteurs du Québec et membre de la Société royale du Canada, Jean Delisle a été professeur de traduction à l’Université d’Ottawa de 1974 à 2007. Sa carrière d’universitaire a été consacrée à l’avancement des connaissances en histoire de la traduction et au renouvellement des méthodes d’enseignement de la traduction.

Il a signé ou dirigé une vingtaine d’ouvrages, la majorité publiée aux Presses de l’Université d’Ottawa, dont La traduction raisonnée, L’enseignement pratique de la traduction, Terminologie de la traduction, Les traducteurs dans l’histoire, La terminologie au Canada, La traduction en citations, Portraits de traducteurs, Portraits de traductrices et Les alchimistes des langues.

Avec Alain Otis, de l’Université de Moncton, il vient de terminer la rédaction d’une étude sur les traducteurs fédéraux du premier siècle de la Confédération: Les douaniers des langues. Grandeur et misère de la traduction à Ottawa, 1867-1967 (PUL, 2016).

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Texte de la communication de Jean Delisle

Auteur

  • Gérard Lévesque

    Avocat et notaire depuis 1988, ex-directeur général de l'Association des juristes d'expression française de l'Ontario. Souvent impliqué dans des causes portant sur les droits linguistiques. Correspondant de l-express.ca, votre destination pour profiter au maximum de Toronto.

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