Aristote Kavungu est né au Congo de parents angolais. Son tout dernier roman ramène le personnage principal, un Torontois, dans son pays d’origine, le Congo. Une petite saison au Congo est-il un roman ou un récit autobiographique? Chose certaine, c’est un voyage pour mieux voir le contraste entre deux vies, quitte à en détester une pour mieux s’autoflageller.
Ce qui porte le lecteur à croire qu’Une petite saison au Congo est un récit autobiographique, c’est le Je narrateur, son départ de Toronto, son séjour au Congo ou Zaïre, la référence aux parents angolais et cette «petite saison d’un petit mois dans l’un de mes pays d’origine».
Le personnage torontois retourne en Afrique après vingt ans d’absence, soit une indépendance et quatre présidents plus tard. Il fait face à un pays méconnaissable, où les gens, soumis à la loi du ventre, ont perdu tout repère, et où la jeunesse, longtemps espoir naturel du pays, ne rêve plus.
Il découvre que les gens «vivent dans une sorte d’adversité permanente, dans un darwinisme social où seuls les plus aptes à la bagarre ont leur place». Et bagarres il y a! Le crime dans ce pays est quelque chose de banal: «il y en a une dizaine par minute».
Le Torontois d’origine angolo-congolaise retrouve le pays de son enfance pour une petite saison d’un petit mois. Il éprouve des sentiments très mitigés car tout est à la fois comme avant et différent. Dès les premières pages, il affirme ne pas reconnaître la rue de son enfance. La méconnaissance, on s’en doute, est plus que géographique.