Une pénurie de main-d’oeuvre francophone d’ici 2009

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Publié 16/05/2006 par Yann Buxeda

À l’heure où le taux de natalité ne cesse de baisser en Ontario et plus généralement au Canada, certaines études font état d’une situation alarmante quant à la pérennité des services en langue française. C’est notamment le cas du rapport «50 ans et plus, des citoyens engagés», qui propose une analyse démographique détaillée du problème et exhorte les différentes parties à s’atteler à solutionner le problème.

Une probable pénurie de main-d’oeuvre francophone en Ontario. Le concept n’est pas nouveau, mais de plus en plus récurrent. Cette fois, c’est la Fédération des aînés et des retraités francophones de l’Ontario (FAFO) qui pointe le problème du doigt et publie un rapport inquiétant.

La recherche, menée auprès de 285 employeurs et 70 personnes de 50 ans et plus qui oeuvrent dans les domaines des services, fait état d’une pénurie majeure à l’orée 2009. Une étude, effectuée entre mars 2005 et janvier 2006, cite non seulement les problèmes, mais tente aussi d’apporter les premiers éléments de réponse.

Outre le problème global du taux de natalité, le fait que l’âge des départs à la retraite ait considérablement diminué est un facteur non négligeable. Ainsi l’âge médian est passé de 64,9 ans en 1976 à 60,9 en 2002, provoquant un départ précoce de la main-d’oeuvre bilingue.

Un mal qui touche essentiellement les petites et les micro-entreprises, selon Lyne Bouchard, chercheuse pour Convergence, une coopérative d’expertes-conseils: «L’étude nous a révélé très clairement que les employeurs ne planifient pas leurs ressources humaines. Les petites entreprises et les micro-entreprises semblent avoir peu de relève francophone qualifiée.»

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Et pourtant, la pratique du français est en constante expansion en Ontario. En 2001, 58 520 immigrants francophones se sont installés en Ontario, soit une augmentation de 41,9% en cinq ans. Une constat qui coïncide malheureusement avec le fait que le taux de chômage de la population immigrante soit le double de celui de la population en général, toujours selon la FAFO.

Comme principal remède, la FAFO propose donc la mise en place d’un centre d’emploi francophone virtuel disposant d’une banque de données spécifique destinée aux immigrants francophones de 50 ans et plus. Un organisme qui serait également épaulé par une réévaluation constante des besoins de cette frange par des instituts spécifiques, afin d’affiner les profils types.

Mais au-delà du soutien de ces demandeurs d’emplois, il est également question de prévenir à la source. Des programmes d’information des employeurs sur la pénurie à venir sont également conseillés.

Le rapport recommande également d’encourager la mise en place de programmes de soutien au maintien en emploi des personnes de 50 ans et plus, selon un modèle transitoire permettant une formation progressive des nouveaux arrivants. Une solution complexe, mais nécessaire pour provoquer une interaction générationnelle qui tarde à se mettre en oeuvre.

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