Une nouvelle vie pour les vieux vêtements

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Publié 20/03/2012 par Nourhane Bouznif

Qui n’a jamais regardé sa garde-robe d’un air dépité en se disant «je n’ai rien à me mettre» et eu envie de jeter la moitié de ses vêtements à la poubelle? Si vous êtes de ceux-là, alors vous devez savoir que de nombreux organismes et associations récupèrent les vêtements que les gens ne veulent plus, pour les revendre à bas prix. C’est un des rôles que s’est fixé la Yonge Street Mission.

Dans son magasin Double Take à l’angle des rues Gerrard et Parliament, on trouve un grand choix de fripes, mais aussi des meubles, livres ou de la vaisselle. On peut venir y déposer ses vieux vêtements, mais aussi faire des trouvailles intéressantes.

À l’instar de Goodwill ou Vallue Village, Double Take propose des vêtements et chaussures de seconde main pour femmes, hommes et enfants, ainsi que des livres, des peluches, des meubles ou encore des articles pour la cuisine.

Le magasin a été fondé en 1999 par la Yonge Street Mission, organisme chrétien à but non lucratif qui vient en aide aux personnes confrontées à la pauvreté.

Implanté à Regent Park, Double Take répond donc à la nécessité de venir en aide aux habitants du quartier qui possèdent peu de ressources, en leur proposant des articles à un prix accessible.

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Car «Regent Park est l’un des quartiers les plus pauvres du Canada», insiste Kathy Webster.

Gérante de Double Take depuis maintenant quatre ans, elle gère l’organisation du magasin et veille aux moindres détails, sans cesse à remettre en place une chaussure qui dépasse d’un rayon ou un cintre mal rangé.

«Faire attention aux détails, c’est ce qui fait toute la différence». Chaque jour, ce sont entre 150 et 250 clients qui foulent les allées du magasin.

Des dons à la mise en rayon

«Tout provient de dons ici», annonce Kathy Webster. Donations de particuliers, d’églises, d’écoles, de centres communautaires… Les sources d’approvisionnement sont multiples.

Du 24 au 28 janvier derniers était d’ailleurs organisée une campagne de récupération dans le Path, le réseau souterrain qui s’étend de la rue Dundas à la rue Front. Les Torontois étaient invités à déposer leurs vêtements et chaussures usagés en bon état et articles pour la maison.

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«Cette année nous avons récolté plus de sept mille sacs», s’enthousiasme la manager. La marchandise a pris place dans l’entrepôt, à l’arrière du magasin. Avant leur mise en rayons, les articles sont triés et nettoyés un à un. Un système bien rodé dont Kathy Webster n’est pas peu fière.

Tous les jours, cinq employés et quelques volontaires lavent les vêtements et les draps, inspectent les livres, la vaisselle, les bibelots et les meubles pour vérifier que tout est encore en bon état.

Car à Double Take, on ne veut pas faire l’impasse sur la qualité.

«Nous voulons proposer aux gens des articles de bonne qualité à bas prix, explique Kathy Webster, et qu’ils puissent faire leur shopping avec dignité.»

Les habits, chaussures et autres accessoires disponibles en magasin sont renouvelés régulièrement. Tous les jours, cinq à dix portants de vêtements quittent l’entrepôt pour rejoindre les allées de la boutique.

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À travers Double Take, la Yonge Street Mission entend faire plus que proposer des vêtements d’occasion peu coûteux, notamment en créant des emplois pour les habitants du quartier. Plus de vingt personnes résidant à Regent Park travaillent au magasin, aidées de bénévoles.

En outre, les personnes les plus démunies ou en situation d’urgence (après un sinistre par exemple) peuvent obtenir des bons d’achat auprès des programmes de la Mission.

«Cela leur permet de se procurer gratuitement le nécessaire. Et à la différence d’autres organismes, ici on ne leur impose rien, ils peuvent choisir ce qu’ils veulent dans le magasin», déclare Kathy Webster.

Dans les rayons

Les rayons de Double Take regorgent de vêtements. Comme dans toute friperie, il faut fouiller parmi les hauts, pantalons et autres robes pour trouver son bonheur.

Mais c’est en cherchant un peu que l’on peut faire de belles trouvailles, comme un haut pure soie Ann Taylor, une robe Ou empereur ou rien, marque de la styliste québécoise Sylvie Bergeron, des vêtements d’anciennes collections Gap et The Limited ou encore des jeans Lee Cooper et Levi’s.

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La plupart des vêtements sont entre 5$ et 20$ les bénéfices du magasin étant reversés à la Yonge Street Mission.

La boutique propose également une sélection de robes de soirées et de cocktails, ainsi que des robes de mariées, pour lesquelles il faudra bien sûr débourser un peu plus qu’une poignée de dollars.

Dans une petite pièce à l’écart des rayonnages de livres d’occasion, on trouve l’espace Show case. À l’intérieur, des sacs et accessoires vintage, des verres à cocktail en cristal ou encore des poupées anciennes.

Ce Show case, c’est un peu le bébé de Kathy Webster. «Ici il y a des objets de valeur, un peu plus chers que ce que l’on trouve dans le reste du magasin. Ça n’aurait pas été juste de les mettre à côté des autres articles, alors qu’ils ne sont pas aux mêmes prix», déclare la manager.

Une fois qu’elle a repéré les objets qui seront exposés dans le Show case, elle recherche leur valeur sur Internet pour être sûre de fixer un prix correct, mais toujours plus bas que celui du marché.

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«J’ai quelques sites où je vais régulièrement me renseigner. Sans Internet, je ne pourrais pas faire mon travail», avoue-t-elle en souriant. «Le Show case amène des clients qui sans cela ne viendraient pas au magasin».

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