Une nouvelle lecture de la vengeance

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Publié 17/05/2011 par Lucie Joie

La vengeance est un plat qui se mange froid… La pièce de Pierre Gregory, La nuit quand les enfants veillent, pourrait se résumer par ce simple proverbe. Un drame sombre et poignant qui n’a pas laissé les spectateurs indifférents lors de sa mise en lecture au studio du TfT.

Lauréat du concours d’écriture O’Neill-Karch en 2010 pour cette pièce, Pierre Gregory a remporté la mise en lecture de sa création. «C’est pendant l’écriture de La nuit quand les enfants veillent que j’ai appris qu’il y avait ce concours. Je n’ai pas du tout écrit pour le concours», tient à préciser Pierre Gregory.

C’est sous la direction de Claude Guilmain, du théâtre de La Tangente, qu’a eu lieu mardi dernier, cette mise en lecture. Quatre comédiens qui ont l’habitude de jouer pour le TfT ont été rassemblés pour ce projet de mise en lecture très théâtralisée.

Un drame psychologique

L’histoire, en un acte, pourrait faire penser à un scénario de film psychologique. Tout se passe dans un entrepôt désaffecté. Deux frères se retrouvent après 20 ans de séparation.

L’un des deux, Marc, a ligoté dans l’entrepôt leur beau-père qui les battait et violait leur jeune sœur. S’ensuit un huis clos poignant entre les trois protagonistes pour aboutir à un final qui va loin dans l’introspection des personnages, mais sans trop en dire pour laisser la place à une interprétation personnelle du spectateur.

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Les mises en lecture sont importantes pour les auteurs car elles leur permettent de tester leur texte sur le public avant de le jouer véritablement. Avec les impressions des spectateurs, le dramaturge peut remanier son texte. «Une mise en lecture n’est pas une finalité, mais c’est le début de quelque chose, une étape» explique Claude Guilmain.

Une mise en lecture efficace

Une discussion entre le public, l’auteur et les comédiens a suivi la mise en lecture. Une discussion très vivante et sûrement très enrichissante pour Pierre Gregory. Les spectateurs se sont, par exemple, interrogés sur le thème de la pièce: est-ce la vengeance ou la résiliation?

«Il y a une intention de l’auteur à la base, là le fait que l’abus affecte tout le monde, mais le sens est à trouver par le spectateur. C’est intéressant que chacun se fasse sa propre interprétation», confie Pierre Gregory.

«Je trouve ça très intéressant que ça ne soit pas forcément très clair. Il faut laisser le sens un peu nébuleux pour rapprocher la pièce du théâtre de l’absurde», renchéri Christian Laurin, l’un des comédiens de la mise en lecture.

Du texte à la scène

Pierre Gregory est un écrivain aux multiples casquettes puisqu’il est comédien et cofondateur de la troupe des Indisciplinés pour laquelle il assure la mise en scène de la prochaine pièce, La Combine de Colombine (à lire en page 2).

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Il a également réalisé des courts métrages. Mais il confie à L’Express: «Ce que je préfère c’est écrire. C’est un intérêt autodidacte et je suis novice. Je me sens privilégié de faire partie de ce processus qui permet à mon texte d’être mis en lecture par des comédiens professionnels.»

Nous ne savons pas si la pièce va être jouée, mais aux vues de l’intérêt du public lors de la mise en lecture, il semblerait que le bilan n’en soit que positif.

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