Une maison face au Nord au TfT: la réponse à «What does Quebec want?»

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Publié 24/02/2009 par Guillaume Garcia

Un vieux bonhomme se retourne sur sa vie, ce qu’il en a fait, où elle l’a mené, et s’aperçoit que ses combats ne seront pas toujours couronnés d’une victoire. Une maison face au Nord, pièce écrite par Jean-Rock Gaudreault, prend l’affiche du Théâtre français de Toronto en coproduction avec le Théâtre La Rubrique de Saguenay et le Théâtre Tandem de Rouyn-Noranda.

Les critiques ont unanimement reçu la pièce qui arrive à Toronto avec une bonne dose de confiance.

Jean-Rock Gaudreault a écrit Une maison face au Nord pour sa sortie de l’École nationale de théâtre puis l’a complètement retravaillée pour en faire la pièce qui sera à découvrir au TfT du 25 février au 8 mars.

«C’est une pièce sur la vie, alors c’est comme dans la vie, il y a des bouts drôles et des bouts plus touchants», explique Guy Mignault, directeur artistique du TfT et qui joue le rôle du vieux bonhomme dans la pièce. Une pièce très «verbeuse mais très bien écrite», selon Guy Mignault, dont la qualité du texte a permis «de fouiller tous les aspects des personnages, qui ont énormément de facettes» indique la metteure en scène Jacinthe Potvin.

Une maison face au Nord traite d’un sujet très local, et «plus c’est local plus c’est universel», s’amuse le directeur de TfT. Le vieil homme qui se retourne sur sa vie est un petit industriel qui a l’impression, après avoir fait l’inventaire de son entrepôt, que «tout est à jeter».

La pièce met en scène ce vieil homme, sa femme, un employé Guatémaltèque et un Canadien-anglais. Le vieux bonhomme, qui toute sa vie a défendu l’idée d’un Québec indépendant, va se lier d’amitié avec ce Canadien qui vient de l’autre bord ce qui va l’obliger à remettre en question ses préjugés.

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«Ce point politique va amener, pour les anglophones, une réponse à la question What does Québec want» avance Guy Mignault. Ce contexte très local, imprégné d’éléments politiques est une des clés de la réussite de la pièce et la quinzaine de représentations au Québec a conforté les acteurs et la metteuse en scène dans les choix pris et le long travail de répétitions effectués.

Et la pièce a donné du fil à retordre à la production: «L’action dure une année, il faut donc suggérer à la fois le temps qui passe, toute cette période de vie et il y a également beaucoup de lieux», explique Jacinthe Potvin. «On a fait un gros travail avec la créatrice lumière et l’environnement sonore», poursuit-elle.

Mais le résultat est là, «ça marche», dit Guy Mignault, dans cette pièce le public est le 7e acteur. Parce qu’il faut qu’on entende les rires pour respirer». Déjà très fier de faire partie de ce beau challenge, Guy Mignault va plus loin en affirmant: «C’est un des rôles de ma vie.» Celui qui dirige le TfT depuis 1997 à dû se calmer un peu parfois lors des répétitions tellement «les personnages sont proches de nous, on est aussi à l’âge des bilans et c’est émotionellement troublant», avoue t-il.

La pièce arrive le 25 février à Toronto et la confiance engrangée lors des premières représentations va aider les comédiens à appréhender le changement de salle, une nouvelle proximité spatiale avec le public le défi de faire ressentir du local québécois dans la plus grande ville du Canada.

Auteur

  • Guillaume Garcia

    Petit, il voulait devenir Tintin: le toupet dans le vent, les pantalons retroussés, son appareil photo en bandoulière; il ne manquait que Milou! Il est devenu journaliste, passionné de politique, de culture et de sports.

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