Directeur d’école à la retraite, fou de lecture depuis toujours, Richard Migneault s’est recyclé en amant du polar. Après Crimes à la librairie et Crimes à la bibliothèque, il dirige un troisième recueil de nouvelles intitulé Crimes au musée. Dix-huit textes, tous écrits par des femmes de talent de part et d’autre de l’Atlantique.
Les crimes ont lieu dans dix-huit lieux aussi variés que le Musée de la Police parisienne, le Musée d’art contemporain canadien à Toronto, le Musée à ciel ouvert en Turquie, le Musée Grévin, le Musée des beaux-arts de Montréal, le Palais des Doges à Venise, le Kigali Genocide Memorial ou le Musée de l’estampe «dans un tout petit et insignifiant bourg de province».
Impossible de parler de chaque nouvelle, mais sachez qu’elles sont toutes finement ciselées. Je vous en signale quelques-unes, en commençant par L’intérieur de Karine Giebel, où l’auteure s’inspire d’un tableau d’Edgar Degas qui s’intitule justement L’intérieur (1868-1869); il est communément appelé Le Viol, mais Degas n’a jamais accepté ce titre. Comme dans les nouvelles traditionnelles, le punch final est inattendu et fort bien réussi.
Claudia Larochelle situe son intrigue au Musée d’art contemporain canadien, à Toronto, bien que le lieu ait peu d’importance. Sa nouvelle Il faut savoir se salir les mains nous montre comment le crime peut se découvrir dans l’œuvre d’art elle-même, à l’insu des milliers de visiteurs au musée.
Avec Homme à la machette, Geneviève Lefebvre nous plonge dans le génocide au Rwanda. Elle invente un personnage qui a écrit un roman, nous renvoyant presque immanquablement à Un dimanche à la piscine à Kigali, de Gil Courtemanche.
L’ancienne chef d’antenne du Téléjournal Ontario, Catherine Lafrance, signe une nouvelle intitulée Le Christ couronné d’épines et campe son intrigue au Musée des beaux-arts de Montréal. Tout ressemble à un crime antisémite, mais Lafrance nous réserve une enquête digne d’un Armand Gamache…