Une comédie à la sauce Bollywood

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Publié 09/02/2010 par Paul-François Sylvestre

Chaque mois, la collection Girls in the City des Éditions Marabout propose un roman pour passer un moment agréable. Une des nouvelles comédies à l’affiche est Love masala, d’Advaita Kala qui habite New Delhi et qui travaille pour Time magazine. C’est son premier roman et c’est réussi.

L’intrigue de Love masala gravite autour des histoires sentimentales plus ou moins calamiteuses d’Aisha, de Misha et d’Anushka, trois copines qui croisent des clients du grand hôtel indien Orchidée Royale.

À ces trois amies inséparables se greffe un couple gai aussi charmant que désopilant. Sous leurs yeux, défile une suite d’adultères, d’expéditions punitives, d’amours contrariés, de mufles, de voyages et j’en passe.

Pour les trois amies, «chaque homme est un projet en devenir, un diamant brut» dont elles évaluent le poids de leur regard d’expertes et qu’elles se plaisent «à tailler pour révéler le trésor qui se cache sous un aspect grossier».

Pour Ric et Nic – le couple gai –, leur gay-dar est «une vraie boussole à beaux mecs» qu’ils détectent immanquablement dans un rayon de cinq kilomètres.

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Le plus intéressant dans ce roman réside dans les remarques candides formulées à tout hasard par Aisha. Elle dira, par exemple, que le pire avec les amis intimes, c’est qu’ils semblent toujours deviner vos petits secrets avant même que vous en ayez pris conscience vous-même.

Et parlant de secrets, elle ajoute: «L’ennui avec les secrets, c’est que je ne me souviens jamais à qui je les confie.»

Les remarques d’Aisha sont parfois philosophiques. En voici un exemple: «Dieu doit être un homme. Sinon, comment expliquer le nombre sans cesse croissant de traîtres impunis?»

En bonne narratrice, Aisha excelle dans l’art introspectif: «Il y a des femmes qui sont attirées par des hommes déjà pris, c’est triste, dit-elle. C’est le challenge, le côté inaccessible qui les motive, sans doute.»

Le roman fourmille aussi de notes sur des expressions très courantes en Inde. On apprend que le Karva Chauth est un rituel de jeûne observé par les femmes hindoues mariées qui veulent obtenir des dieux la longévité, le bien-être et la prospérité de leur mari.

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Quant au vashikaran, c’est une ancienne science ésotérique pratiquée par les mystiques et les sages indiens pour attirer quelqu’un à soi et le maintenir en son pouvoir.

Une des notes précise que Rohit Bal est une icône de la communauté gaie, un créateur de mode, blond comme les blés de sa région natale, le Cachemire.

Une autre note décrit le roka comme une cérémonie durant laquelle les parents des futurs mariés s’échangent de l’argent et des cadeaux en vue de sceller une promesse de mariage et fixer une date pour la noce.

Dans Alice au pays des merveilles, la jeune fille demande au chat quelle route prendre pour s’en aller d’ici. Le chat lui dit que cela dépend de l’endroit où elle veut aller. Peu importe l’endroit, répond Alice.

Alors peu importe la route, écrit Lewis Carroll. Love masala est une route et mène quelque part. Bonne excursion!

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Advaita Kala, Love masala,roman traduit de l’anglais par Caroline Balma-Chaminadour, Paris, Éditions Marabout, coll. Girls in the City, 2009, 280 pages, 24,95 $.

Auteur

  • Paul-François Sylvestre

    Chroniqueur livres, histoire, arts, culture, voyages, actualité. Auteur d'une trentaine de romans et d’essais souvent en lien avec l’histoire de l’Ontario français. Son site jaipourmonlire.ca offre régulièrement des comptes rendus de livres de langue française.

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