C’est par une décision serrée de quatre juges contre trois, publiée vendredi dernier, que la Cour suprême du Canada a décidé qu’une loi, représentant la volonté du législateur anglais de légiférer à l’égard d’une injustice particulière dans l’Angleterre du XVIIIe siècle, ne permet pas en 2013 aux francophones de la Colombie-Britannique d’utiliser le français dans les instances civiles.
Édictée pour régir les procédures judiciaires dans un autre lieu et à une autre époque, cette loi a été reçue en Colombie-Britannique lors de la création de cette colonie en 1858, donc bien avant que celle-ci adhère à la fédération canadienne en 1871.
Écrite par la plus récente personne nommée au plus haut tribunal de notre pays par le premier ministre Harper, cette décision majoritaire va réjouir les nostalgiques du colonialisme.
Ceux-ci ne pouvaient pas espérer davantage: qu’un juge en provenance du Québec signe cette décision majoritaire l’emportant sur la position écrite par une juge de l’Ontario, mise en minorité en tentant de soutenir les valeurs canadiennes parmi lesquelles se trouvent le statut du français en tant que langue officielle au Canada, la protection des droits des minorités de langue officielle et l’engagement constitutionnel à protéger et à promouvoir tant le français que l’anglais.
Le Parlement devrait réagir
À mon avis, la décision écrite par le juge Richard Wagner exige une réaction du Parlement canadien.