Une année de prudence

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Publié 21/02/2006 par Gérald Fillion

Si 2006 ressemble au début d’année en bourse à Toronto, vous allez trouver fort agréable de consulter vos relevés de placements au cours des 12 prochains mois. Mais, restons calmes, même si le TSX bat des records depuis quelques jours, les analystes ne s’attendent pas à une année aussi faste qu’en 2005, alors que l’indice principal de la bourse de Toronto a progressé de 21,9%.

Plusieurs stratèges sont d’avis que le TSX va reculer en 2006 sous le poids des valeurs énergétiques et financières, qui pourraient ralentir. Les plus optimistes semblent pencher pour un rendement d’environ 2%.

Si Nortel Networks contrôlait totalement les fluctuations du TSX en 2000, alors que son poids représentait environ 35% de l’indice, aujourd’hui, ce sont les titres dans les secteurs des banques, des assurances, des finances, ainsi que ceux dans le pétrole, le gaz naturel et autres énergies qui guident l’indice principal de la bourse de Toronto. Or, en 2005, les actions d’entreprises énergétiques ont été poussées à la hausse par la montée des prix du pétrole, du gaz naturel et des matières premières. Il n’est pas clair que la tendance sera la même cette année.

Est-ce que le prix du baril de pétrole va redescendre un peu, à environ 50 $ US… ou va-t-il continuer son ascension vers les 100 $ US? Est-ce que le prix de l’or va poursuivre sa progression? Est-ce que les titres financiers seront influencés à la baisse par la montée des taux d’intérêt, ce qui va ralentir la demande pour les prêts? Plusieurs questions, plusieurs hypothèses, beaucoup de prudence.

Les États-Unis inquiètent

Au chapitre de la croissance économique, il faut surveiller la Chine, l’Inde et les États-Unis. Les deux premiers pays se développent -rapidement. La croissance chinoise en 2005 a avoisiné les 10%. Il n’est pas impossible que cette progression se calme un peu alors que la Chine pourrait connaître une surchauffe.

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Aux États-Unis, la hausse des taux d’intérêt, qui va se poursuivre encore quelques mois, vient réduire le pouvoir de consommation, déjà affecté par la hausse des coûts de l’énergie.

Or, l’économie américaine s’appuie en très grande partie sur les achats de ses concitoyens. Si ces dépenses baissent – et ça risque fort d’arriver – il y a fort à parier que l’économie américaine va ralentir.

Plusieurs économistes s’attendent à un PIB plus faible en 2005 et le mot «récession» apparaît dans les prévisions de certains experts. Toutefois, il est exagéré à ce moment-ci de crier au loup et d’ameuter la population canadienne, nord-américaine et mondiale sur la possibilité d’un effondrement de l’économie américaine. Restons calmes!

Canada: les avis divergent

Au Canada, si les prix de l’énergie poursuivent leur progression, l’Ouest du pays en profitera. Si c’est le contraire, et si le dollar canadien recule considérablement – sous les 80 cents US – c’est le secteur manufacturier de l’Est du pays qui pourrait en profiter. De façon globale, l’économie canadienne devrait progresser un peu plus rapidement en 2006. Toutefois, l’influence américaine se fera sentir, surtout en Ontario dont les liens avec les États-Unis sont très serrés, et il faudra voir quel sera l’impact sur notre économie.

La Banque du Canada devra tenir compte de tous ces facteurs dans ses décisions à venir sur la hausse des taux d’intérêt. Certains économistes attendent deux ou trois majorations. Les plus agressifs prévoient cinq progressions des taux à court terme. Avis aux détenteurs d’entente hypothécaire à taux variable!

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Parions sur une autre année de grande croissance pour les provinces de l’Ouest, ce qui permettra au PIB canadien, le produit intérieur brut, de progresser de 2,5% à 3,5% (selon les différentes prévisions des économistes du pays) en 2006.

Des changements pour vous?

Et puis, qui va gagner le 23 janvier? Les Libéraux ou les Conservateurs? Les deux partis ont pris des engagements en matière d’économie et de fiscalité.

Baisses d’impôts, baisse de taxes, investissements en santé, en éducation et dans la défense, bref, les milliards de dollars pleuvent. Et, votre choix aura un impact sur vos finances personnelles. Peu importe le choix des Canadiens le 23 janvier, votre stratégie d’investissements devrait demeurer la même.
Tous les bons conseillers en placements vont vous suggérer d’établir une stratégie à long terme et de ne pas réagir de façon brusque et précipitée aux mouvements des marchés boursiers et des taux d’intérêt.

À surveiller en 2006

1- L’évolution de l’Euro, du dollar américain et du prix du pétrole: quel sera l’impact sur l’économie mondiale et sur notre économie?

2- L’évolution des conflits géopolitiques, ce qui peut faire fluctuer les cours du pétrole et de l’or, qui sont déjà en forte hausse;

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3- Le départ d’Alan Greenspan, président de la Réserve fédérale américaine: on se demande comment sera accueilli son successeur, Ben Bernanke;

4- Chez nous, le dollar canadien, le prix du pétrole et l’évolution des conflits commerciaux avec les États-Unis, en particulier celui sur le bois d’œuvre.

Bonne et heureuse année, ponctuée de beaux plaisirs, d’éclats de rire et de… prospérité, bien sûr!

Gérald Fillion anime Capital Actions à RDI, du lundi au vendredi à 18h30.

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