Un Torontois nous invite à toujours jeter un coup d’œil derrière nous

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Publié 15/06/2010 par Paul-François Sylvestre

Né à Windsor et vivant maintenant à Toronto, Len Gasparini a publié des nouvelles et de la poésie. Il est l’auteur, entre autres, de Blind Spot, The Undertaker’s Wife, The Broken World: Poems 1967-1998 et A Demon in My View. Ce dernier ouvrage comprend quatorze nouvelles que Daniel Poliquin a traduites; le recueil est paru aux Éditions L’Interligne sous le titre de Nouvelle Noirceur.

Avec Nouvelle noirceur, Len Gasparini nous entraîne dans un univers peuplé de personnages marginaux et complexes, dont la psychologie se révèle par l’accumulation de détails bien ficelés.

Tout en explorant les côtés sombres de l’âme humaine, l’auteur dépeint des atmosphères plus troubles les unes que les autres, où se mêlent, entre autres, humour, cynisme, sensualité, violence, obsessions, rêves, fantasmes et angoisses.

Dans la nouvelle «Une chambre pour la nuit», l’auteur explique que Nova Scotia est composé d’un mot latin et d’un mot grec. Nova veut dire nouvelle et Scotia veut dire noirceur. D’où le titre du livre: Nouvelle noirceur.

Dans ce recueil, les quatorze récits amènent le lecteur à s’interroger sur la morale établie, la vérité et le mensonge, l’innocence et la corruption. Des écrits de Len Gasparine se dégagent l’imprédictible expérience humaine et ses éventuels retournements de situation.

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Dans une autre nouvelle, un personnage confie à son ami: «Je sens un démon derrière moi.» C’est peut-être ce que pourraient avouer plusieurs personnages tirés de ces nouvelles.

Len Gasparini est en effet un auteur qui explore comme nul autre les côtés sombres de l’âme humaine.

De l’âge tendre à l’âge mûr, en passant par les tourments de l’adolescence, Gasparini nous entraîne dans un univers peuplé de personnages complexes, dont certains ont un langage parfois cru.

«Langage gestuel» est une courte nouvelle où le personnage principal, Elliott, se demande «si la tromperie et la méfiance ne constituent pas l’essence de toute relation humaine».

Le raisonnement d’Elliott vous paraît peut-être étrange, mais sachez qu’il s’inscrit parfaitement bien dans la logique qui semble animée presque tous les personnages campés dans Nouvelle noirceur.

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Tel que mentionné plus tôt, c’est le romancier Daniel Poliquin qui a traduit ces nouvelles. Il l’a fait avec brio. Les mots coulent onctueusement, comme du sirop sur une crêpe. Il écrit, par exemple, que «son voyeurisme cynique n’avait qu’exacerbé son incrédulité croissante quant aux valeurs humaines communément admises».

Il sait rendre l’idée véhiculée par l’auteur. Ainsi, en décrivant des prostitués gais qui défilent dans leurs jeans serrés, «certains arborant un entrejambe plus que voyant», il traduit admirablement l’atmosphère imaginée par l’auteur en ajoutant: «la boucherie du cul à ciel ouvert.»

Nouvelle noirceur est un recueil où le lecteur est invité, d’un récit à l’autre, à toujours jeter un coup d’œil derrière lui.

Len Gasparini, Nouvelle noirceur, nouvelles traduites par Daniel Poliquin, Ottawa, Éditions L’Interligne, 2009, 210 pages, 18,95 $.

Auteur

  • Paul-François Sylvestre

    Chroniqueur livres, histoire, arts, culture, voyages, actualité. Auteur d'une trentaine de romans et d’essais souvent en lien avec l’histoire de l’Ontario français. Son site jaipourmonlire.ca offre régulièrement des comptes rendus de livres de langue française.

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