Un syndicat réclame la fusion des systèmes scolaires

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Publié 10/12/2013 par l-express.ca

L’Association franco-ontarienne des conseils scolaires catholiques (AFOCSC) a vivement réagi, la semaine dernière, à une prise de position du syndicat des enseignants du secondaire dans le système public de langue anglaise (OSSTF) en faveur d’une éventuelle fusion des systèmes scolaires publics nonconfessionnels et catholiques dans le but d’économiser des ressources.

«Il existe en Ontario français un climat de confiance» entre les Franco-Ontariens et leurs écoles catholiques, «qui remonte à plus de 225 ans», fait valoir le lobby politique des huit conseils scolaires francophones de la province. «75% des parents francophones continuent de choisir une éducation catholique de langue française pour leurs enfants.»

Selon la présidente de l’AFOCSC, Melinda Chartrand, qui est membre du Conseil scolaire de district catholique Centre-Sud (CSDCCS), qui couvre Toronto, «nous avons une longue tradition de dispenser une éducation de qualité, nos preuves sont faites depuis longtemps, et d’abolir un système qui est performant serait un recul pour la communauté franco-ontarienne».

Le syndicat des enseignants franco-ontariens (l’AEFO), dont les trois quarts des membres oeuvrent dans le système catholique, rejette lui aussi la prescription de l’OSSTF. «La situation actuelle offre aux parents le meilleur choix en matière d’éducation financée publiquement, tous systèmes confondus», a déclaré sa porte-parole Nicole Beauchamp à L’Express.

«L’AEFO croit que les parents et les élèves trouvent leur compte dans le statu quo et que la saine émulation entre les systèmes est un gage de qualité.»

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La fusion des deux systèmes est toutefois depuis 1996 la position officielle de l’ACÉPO, l’Association des quatre conseils scolaires francophones laïques qui comprend le Conseil Viamonde couvrant Toronto et le Centre-Sud-Ouest de la province.

«Lorsque la priorité est l’éducation, les programmes et les services aux élèves, il y a tout avantage à n’avoir qu’un seul système d’éducation fondée sur la langue», rappelle la directrice générale Louise Pinet.

«Au lieu d’avoir deux petites écoles dans une communauté, il sera possible d’en avoir une, d’augmenter les choix de cours, de programmes et de services. Bien entendu, cela permettra de maximiser l’utilisation des fonds publics», confirme le président de l’ACÉPO, Denis Labelle.

L’AFOCSC est d’avis que la position avancée par l’OSSTF «est uniquement liée aux intérêts des membres de leur syndicat et n’est pas du tout en lien avec la qualité de l’éducation offerte en Ontario». «Les parents de l’Ontario n’ont pas oublié les ralentissements, les grèves du zèle, les annulations d’activités parascolaires vécues l’an dernier dans les écoles publiques de langue anglaise»…

Selon l’AFOCSC, «les groupes ou personnes qui revendiquent l’abolition des deux systèmes d’éducation catholique utilisent des chiffres qui ne sont pas réalistes et ne peuvent être appuyés par aucune recherche crédible. Le financement de l’éducation en Ontario est basé sur le nombre d’élèves dans un conseil scolaire et donc, indépendamment du système», souligne le directeur général de l’AFOCSC, Benoit Mercier.

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«Aucune étude n’a démontré qu’un système scolaire amalgamé unique permettrait de réduire les coûts d’éducation, d’améliorer la qualité des services ni d’assurer le recrutement d’élèves ayant droit», ajoute-t-il.

M. Mercier se dit ouvert aux partenariats pouvant faire diminuer les coûts. Il en existe déjà «pour le transport scolaire, les achats de fournitures, l’apprentissage électronique, les cours d’été et à distance»…
«Tous les conseils scolaires catholiques et publics de la province sont conscients du contexte financier auquel fait face la province de l’Ontario», assure Mme Chartrand.

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