Une autruche, un biniou, une danseuse, un ver et un dessinateur de bandes dessinées. Ces éléments qui n’ont a priori rien à voir, s’accordent dans le spectacle de danse consciemment déjanté Le Show Triste de Catherine Tardif. Proposée par Dancemakers Presents, une chorégraphie québécoise explosive à l’arrière-goût mélancolique.
Déconstruire pour mettre à nu, virevolter d’inconscience et faire jaillir le réel. Chorégraphe et danseuse depuis plus de 25 ans, Catherine Tardif parie sur l’imprévu et le spontané pour explorer le socle de nos sentiments communs.
La technique est pourtant simple et audacieuse: prendre les meilleurs danseurs, les très bons Annebruce Falconer, Sophie Corriveau, Peter James, Marc Boivin et Guy Trifiro, lancer les thèmes les plus aléatoires et laisser libre cours à leur imagination scénique.
Choisir ensuite cinquante improvisations parmi les quelque trois cents obtenues, et les assembler dans un tout fantasque et débridé, sur une musique de Michel F. Côté aux doux accents nostalgiques.
Le résultat, exempt de toute linéarité, est inaccessible à la compréhension de l’esprit mais sensible aux pulsations du cœur. Car ce sont au final les sentiments et leurs souvenirs qui sont les vrais acteurs de ce balai fou, surgissant sans bruit derrière les apparats loufoques de la composition scénique.
Après s’être inspirée dans ses précédents spectacles des ambiances du Western (Un show Western) et du heavy-métal (Trio Méta), Catherine Tardif joue cette fois-ci la carte hasardeuse de l’imagination libre et fait confiance à l’expérience de ses danseurs pour la matérialiser.