Un prix à la meilleure élève en français, de la part d’une pionnière

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Irène Morin. Photo: courtoisie
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Publié 25/06/2021 par François Bergeron

Irène Morin, une pionnière de la francophonie torontoise dans les années 1970 qui vit maintenant à Montréal, a remis ce 25 juin un prix d’excellence à l’élève Frida Cubias Tobias de l’école élémentaire catholique René-Lamoureux, à Mississauga, pour avoir obtenu la plus haute note en français.

Irène Morin veut continuer de donner ce certificat, accompagné d’une bourse d’encouragement de 100 $, à chaque fin d’année scolaire.

C’est que l’école René-Lamoureux représente une grande fierté pour l’octogénaire. Elle a été l’une des principales meneuses de la cabale, dans les années 1973-74, pour que son fils et sa fille aient accès à une école de langue française.

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Frida Cubias Tobias, finissante de 6e année à l’école René-Lamoureux.

Un combat de toujours

«La langue française, ma langue, a été pour moi l’un des combats importants dans ma vie», raconte-t-elle à l-express.ca. «En partant pour l’Ontario, lors de mes 20 ans, en me mariant et en ayant mes enfants, j’ignorais que l’on pouvait perdre un bien si précieux.»

«J’ai pu me rallier à des associations francophones comme le Club À la Claire Fontaine de Mississauga-Oakville. Le président était Jean Laneuville. Et j’y ai connu Claudette Lupien, qui menait un projet audacieux de réclamer une première école de langue française à Mississauga.»

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Après quelques semaines, Claudette Lupien ayant d’autres obligations majeures, c’est Irène Morin qui a pris les rênes du projet.

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Des médias anglophones ont couvert le combat des parents francophones de Mississauga. Sur la photo du journal: Irène Morin à droite.

Irène Morin, dont l’esprit et la voix n’ont rien perdu de leur fougue et de leur bonne humeur, rassemble des documents qu’elle compte donner en personne, en septembre, à la bibliothèque de l’école pour préserver son histoire.

Elle souhaite aussi visiter l’école secondaire Sainte-Famille, à Mississauga, qui n’existait pas à son époque.

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Le certificat remis à Frida Cubias Tobias pour ses plus hautes notes en français.

Contre des politiciens qui ne comprenaient pas

«Le combat s’est avéré difficile, douloureux, frustrant et décourageant», poursuit-elle. «Car nous faisions face à des politiciens aguerris de langue anglaise qui ne comprenaient pas les droits des francophones en Ontario.»

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L’enseignante de Frida, Marcelle Sealy.

«Malgré tout, après 10 longs mois de sacrifices et de négociations menés par l’ACFO  (l’ancêtre de l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario), dont le président était Omer Deslauriers, et avec l’aide inestimable du sous-ministre à l’Éducation Laurier Carrière, de l’inspecteur d’école Raymond Léger, et surtout des nombreux parents, nous avons pu voir notre projet réalisé.»

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«Un matin de janvier 1974, c’est sous une température glaciale que nos enfants ont pu prendre l’autobus pour se rendre à l’école Jean XXIII de la rue Meadows. L’école a été rebaptisée plus tard René-Lamoureux, notre première école élémentaire de langue française à Mississauga.»

En français jusqu’à l’université

«C’est pourquoi après tant d’années après mon retour au Québec en 1982 avec mes enfants, tous deux gradués de René-Lamoureux, je ne peux oublier. Et je voudrais continuer vers la fin de ma vie à aider ceux et celles qui veulent préserver une langue que j’aime de tout mon cœur.»

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Annie Laflamme-Fitzgibbon, directrice de l’école René-Lamoureux.

Irène Morin remercie l’actuel directeur de l’Éducation du Conseil scolaire catholique MonAvenir, André Blais, de son aide pour que Frida Cubias Tobias reçoive son Prix Excellence au cours d’un événement Zoom. Elle salue également l’action de l’enseignante de Frida, Marcelle Sealy, et celle de la directrice de l’école, Annie Laflamme-Fitzgibbon.

«Cette humble participation de ma part servira, j’espère, à encourager tous les élèves à poursuivre leur éducation en français au secondaire jusqu’à l’université.»

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L’école élémentaire catholique René-Lamoureux à Mississauga.

Auteur

  • François Bergeron

    Rédacteur en chef de l-express.ca. Plus de 40 ans d'expérience en journalisme et en édition de médias papier et web, en français et en anglais. Formation en sciences-politiques. Intéressé à toute l'actualité et aux grands enjeux modernes.

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