Le Plan d’action pour les langues officielles des cinq prochaines années a été finalement dévoilé le 28 mars à Ottawa. La majorité des organismes communautaires francophones ont applaudi l’ensemble de mesures totalisant 2,7 milliards $ et ont loué son approche du «par et pour». Mais certains observateurs restent prudents, dans l’attente de détails sur sa mise en œuvre.
«Le gouvernement a bien écouté les demandes de la communauté», estime Martin Théberge, président de la Fédération culturelle canadienne-française. Le responsable souhaiterait même aller plus loin, réclamant une «réelle collaboration» avec le gouvernement. «C’est en travaillant ensemble qu’on obtiendra le meilleur impact de ces investissements», précise-t-il.
Le bon ton
Jean Johnson était à Ottawa lors de l’annonce et s’est même entretenu en comité restreint avec le premier ministre Justin Trudeau et la ministre du Patrimoine canadien Mélanie Joly avant le dévoilement.
«J’ai adoré le ton des discours», commente le président de la Fédération des communautés francophones et acadienne, lui aussi enchanté par l’approche. «Il y a un désir de changer la culture au sein de l’appareil gouvernemental. Le ‘par et pour’ reflète le besoin des communautés de se prendre en main.»
Source de fierté
Pour Linda Cardinal, professeure de sciences politiques à l’Université d’Ottawa, le gouvernement a démontré qu’il prenait toute la mesure de ses obligations. Elle se réjouit de ce que les langues officielles soient enfin reconnues «comme une source de fierté, de richesse et d’identité, plutôt que dans une logique économique comme avant».