Un nouveau ravageur s’attaque à nos cultures fruitières

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Publié 15/03/2016 par Lilian Schaer (AgInnovation Ontario)

Une nouvelle mouche du vinaigre envahissante menace les cultures de petits fruits à peau mince et de fruits tendres de l’Ontario. Mais grâce au Programme ontarien d’innovation agricole (POIA), des chercheurs et des producteurs en apprennent davantage sur la drosophile à ailes tachetées et les moyens d’empêcher ce ravageur de détruire leurs cultures.

Contrairement aux mouches du vinaigre courantes qui sont attirées par les fruits avariés, la drosophile à ailes tachetées s’attaque aux fruits sains juste avant la récolte. Elle pond des œufs sous la peau de fruits intacts, puis au fur et à mesure que les larves se nourrissent, les cellules se dégradent et le tissu commence à se liquéfier et à ramollir, ce qui diminue la qualité et le rendement des fruits.

«Nous surveillons la drosophile à ailes tachetées depuis 2010 en Amérique du Nord. Elle a été observée pour la première fois en Ontario tard au cours de cette même année, après que sa présence a été signalée dans d’autres provinces et aux États-Unis , explique Hannah Fraser, chargée de programme, entomologie des cultures horticoles, ministère de l’Agriculture, de l’Alimentation et des Affaires rurales de l’Ontario.

«Comme il s’agissait d’un nouveau ravageur, nous ne possédions que très peu de connaissances sur son comportement en Ontario et sa propagation sur le territoire», ajoute-t-elle. «De plus, les producteurs manquaient d’information sur ce ravageur, comme sur les stratégies de lutte et les dommages qu’il peut causer. Se renseigner sur un nouveau ravageur exige beaucoup de temps et nous collaborons avec des chercheurs du Canada, des États-Unis et de l’Europe.»

Mme Fraser et d’autres chercheurs ont recueilli de l’information sur la dynamique des populations de la mouche en Ontario, ont étudié des techniques pour effectuer le suivi des risques et évaluer les stratégies de lutte, et ont mis au point une plateforme pour assurer une communication efficace et en temps opportun avec les producteurs et les conseillers.

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Des pièges appâtés ont été mis en place pour surveiller l’activité de la drosophile à ailes tachetées dans l’ensemble des principales régions fruitières de l’Ontario. Des échantillons de fruits ont été prélevés chaque semaine à certains sites pour évaluer le degré d’infestation. En outre, des tests à l’eau salée ont été effectués comme moyen rapide d’évaluer le degré d’infestation à la cueillette et de vérifier l’efficacité des stratégies de lutte contre ce ravageur.

«La drosophile à ailes tachetées a d’abord été observée dans les régions du Sud-Ouest de l’Ontario et du Niagara, mais sa présence a également été indiquée aussi loin vers le nord que New Liskeard», indique Mme Fraser. «Par l’entremise de billets de blogue et de bulletins hebdomadaires, nous pouvons informer les producteurs du moment où ce ravageur est actif et recommander des mesures de lutte.»

Entre autres mesures, les producteurs pourraient apporter des changements dans la gestion des cultures, notamment par le resserrage des calendriers de récolte, l’assainissement des cultures, la pulvérisation d’insecticides au moment opportun, et l’adoption de meilleures méthodes de manutention des fruits après la récolte pour maintenir leur qualité.

Mme Fraser explique que même s’ils ont encore beaucoup à apprendre sur la drosophile à ailes tachetées, l’information recueillie jusqu’à présent leur a permis de mieux comprendre son comportement en Ontario et a aidé les producteurs à gérer sa présence ici.

En plus de piéger les drosophiles à ailes tachetées adultes, il est recommandé de prélever des échantillons de fruits à la cueillette afin de détecter la présence de la drosophile à ailes tachetées à la ferme et ainsi éviter d’expédier des fruits infestés sur le marché. Les tests à l’eau salée permettront également de déterminer si des changements aux calendriers d’assainissement et de pulvérisation sont requis, indique Mme Fraser.

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«Grâce aux recherches que nous avons été en mesure de mener dans le cadre de ce projet, les producteurs peuvent renforcer leur programme de lutte afin d’éviter des pertes importantes et de continuer à produire des petits fruits de grande qualité. À défaut de maîtriser ce ravageur, l’on risque de perdre sa récolte», ajoute-t-elle.

Pour la Ontario Berry Growers Association, l’appui du POIA a été d’une valeur inestimable. Le coût des recherches sur les nouveaux ravageurs est prohibitif pour les producteurs individuels, et permettre à l’association d’avoir accès à des fonds pour répondre à ce besoin immédiat en recherche sur la ferme au nom de tous les producteurs de la province signifie qu’il est possible de recueillir de l’information et de la communiquer de manière rapide et efficace.

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