Vieillissement et cancer, même combat: car un des mécanismes qui pourrait interrompre le vieillissement… est aussi celui qui cause le cancer! C’est cette énigme majeure, sur laquelle la médecine trébuche depuis 20 ans, qui vient de mériter à ses pionniers le Nobel de médecine 2009.
À l’époque, ce qui avait été découvert semblait pourtant à des lieues de toute application pratique: à l’intérieur de nos cellules, il existe un mécanisme de protection qui empêche notre matériel génétique de se dégrader, au fur et à mesure que nos cellules se divisent et que nos gènes, par conséquent, se divisent aussi.
On appela ce mécanisme de protection le télomère: il s’agit d’une structure située aux deux extrémités de chaque chromosome. Cette structure a souvent été comparée à l’embout de plastique qui, à l’extrémité de nos lacets, empêche ceux-ci de se défaire.
Structure universelle
La découverte de cette structure à la fin des années 1970, puis de l’enzyme qui l’alimente, la télomérase, n’était pas une quête des mécanismes du vieillissement, ni du cancer. Mais rapidement, on allait s’apercevoir qu’on avait mis le doigt sur quelque chose de fondamental: plus nos cellules se divisent, et plus les télomères raccourcissent.
Passé un certain point, la cellule n’est plus capable de reproduire convenablement son matériel génétique: elle cesse donc de se diviser. C’est le vieillissement qui fait son œuvre.