L’avocat a une obligation de compétence: le Code de déontologie des membres du Barreau stipule qu’un avocat dispense les services juridiques qu’il s’engage à rendre à un client en respectant les normes qui découlent de ce qui définit un avocat compétent. À titre de membre de la profession juridique, l’avocat est réputé avoir les connaissances, l’expérience et les aptitudes requises pour exercer le droit. L’avocat incompétent nuit à ses clients, déshonore sa profession et risque de jeter le discrédit sur l’administration de la justice. L’avocat doit reconnaître ses limites professionnelles; il ne doit donc pas accepter une affaire s’il n’est pas honnêtement convaincu de posséder la compétence nécessaire pour la traiter. Mais alors, cette exigence de compétence diminue-t-elle lorsqu’on accède à la magistrature?
Selon la ministre de la Justice de l’Alberta, le projet de loi C-232 visant à confirmer qu’il est nécessaire de comprendre le français et l’anglais, sans interprète, pour être nommé à l’un des neuf postes de juges de la Cour suprême du Canada, devrait être retiré ou défait parce que ce projet de loi établit un symbolisme linguistique futile et inutile, des standards pour des candidats à la magistrature qui ne sont pas reliés au fonctionnement approprié de la Cour.
Dans les mots de la ministre: «meaningless and unnecessary linguistic symbolism…standards for candidates to the court that are not related to the court’s proper function» . C’est en effet ce qu’elle écrit dans sa lettre du 3 juin dernier envoyée aux chefs des partis de l’opposition, à la Chambre des communes.
Je présume que, dans le cadre des célébrations de la Fête du Canada, Michael Ignatieff, Gilles Duceppe et Jack Layton vont rendre publique à tour de rôle leur réponse à la ministre Alison Redford.
La ministre Redford semble ne pas savoir qu’au Canada, une majorité d’autorités législatives emploient à la fois la langue française et la langue anglaise et que les versions française et anglaise de leurs lois et règlements ont également force de loi.