Pour redorer son image de gars proche du peuple, égratignée par le bruit autour de ses vacances des Fêtes chez l’Aga Khan aux Bahamas, Justin Trudeau a entrepris une tournée d’une demi-douzaine de petites villes canadiennes, comme Peterborough (le 13 janvier) et Sherbrooke (le 17).
À Peterborough, quelqu’un lui a posé une question en français. Le premier ministre a répondu en anglais, soi-disant pour le bénéfice du plus grand nombre dans l’assemblée.
À Sherbrooke, quelqu’un lui a adressé une question en anglais. Le premier ministre a répondu dans la langue officielle de la province: le français. Toujours la même rengaine: pour que tout le monde comprenne (sauf la dame, unilingue anglophone, qui lui avait posé la question).
Plus tard, face au tollé de protestations suscité par son comportement contredisant près de 50 ans de bilinguisme officiel au Canada (entre autres, quelques plaintes ont été logées au Commissariat aux langues officielles et l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario a lancé une campagne de lettres), le premier ministre a affirmé qu’il croyait toujours au bilinguisme officiel, à la promotion du français au Québec, au respect des droits des minorités d’un océan à l’autre, etc.
Il a même prétendu que c’est ce que démontraient ses réponses dans une langue à des questions dans l’autre langue! Finalement, jeudi, il a admis qu’il aurait «peut-être» dû répondre en anglais et en français à la question de la dame de Sherbrooke, pour satisfaire tout le monde.