Un Larousse enrichi de dessins

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Publié 13/10/2009 par Martin Francoeur

Le Petit Larousse nous revient, chaque année, avec parfois des surprises qui offrent de belles et sympathiques découvertes à ceux qui le consultent. Après avoir bonifié les pages roses, modifié la mise en page, ajouté des planches thématiques et bonifié certaines insertions encyclopédiques, voilà que le populaire ouvrage nous est arrivé, cette année, enrichi de dessins.

Ce n’est pas un hasard si les éditeurs décrivent le Petit Larousse illustré 2010 comme étant un «millésime collector». Le mot «collector», d’ailleurs listé dans ce dictionnaire, est un nom masculin qui désigne un objet recherché par les collectionneurs pour son originalité ou sa rareté.

En fait, Larousse a choisi cette année de demander à 40 dessinateurs de renom d’illustrer pas moins de 400 mots, selon leur inspiration, de façon humoristique ou poétique. Des bédéistes et des dessinateurs de presse ont pris part à l’exercice, dont le Québécois André-Philippe Côté, caricaturiste pour le quotidien Le Soleil de Québec.

La cuvée 2010 du Petit Larousse nous propose environ 150 mots et sens nouveaux, parmi lesquels on retrouve plusieurs termes issus du français parlé au Québec et au Canada.

Le terme «comptoir» peut maintenant désigner la surface de travail d’une cuisine ou d’une salle de bains. La «relâche» peut maintenant s’appliquer officiellement à la période d’interruption de l’enseignement au cours d’une année scolaire ou universitaire, notamment dans l’expression «semaine de relâche».

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On peut aussi, par exemple, faire une «saucette» en toute légitimité puisque ce nom féminin, dans un sens familier, peut désigner une trempette ou une brève visite faite à quelqu’un.

Le Larousse va même jusqu’à accepter «motton» pour désigner une petite masse de matière compacte et durcie, un morceau de quelque chose ou encore un grumeau dans une sauce ou une pâte. On mentionne au passage l’expression «avoir un motton dans la gorge» ou «avoir le motton» pour désigner le fait d’avoir la gorge serrée, ainsi que l’expression «avoir le motton» ou «faire le motton» pour signifier «posséder» ou «gagner beaucoup d’argent». Ironiquement, l’exemple qu’on donne est celui des joueurs de hockey qui, dit-on, «font le motton»…

De façon plus générale, les nouveaux mots ou les nouveaux sens qui font leur apparition dans l’édition 2010 sont reliés à des domaines en constante évolution. Les sciences, et plus particulièrement l’informatique, sont au cœur de ce nouveau vocabulaire.

On retrouvera, par exemple, le peer to peer, que l’on peut aussi écrire peer-to-peer, qui désigne une technologie permettant l’échange direct de données entre ordinateurs reliés à Internet, sans passer par un serveur central. On mentionne toutefois que la recommandation officielle est pair à pair, et que l’on dit aussi poste à poste.

On trouve aussi les mobinautes, qui sont en fait des personnes naviguant sur Internet à partir d’un appareil mobile comme un téléphone intelligent ou un assistant personnel. Les geeks font aussi leur entrée, eux qui sont des passionnés des technologies de l’information et de la communication, et d’Internet plus particulièrement. La Webtélé et la Webradio sont aussi acceptés dans la nouvelle livraison du Larousse.

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Outre ces termes des technologies de l’information, on retrouve quelques nouveaux venus intéressants. La pipolisation ou peopolisation, la présidentalisation et la financiarisation sont au rendez-vous. Tout comme les adulescents (jeunes adultes qui continuent à avoir un comportement comparable à celui des ados).

Quelques termes anglais passent dans la langue française : e-learning, afro-beat, biopic, fantasy, slim, think tank et stand-up sont parmi ceux-là.

Au nombre des personnalités qui font leur entrée dans le Petit Larousse, on retrouve les Canadiens David Cronenberg (cinéaste), Marie Laberge (écrivaine) et Yves Morin (médecin et chercheur). Radio-Canada y fait aussi une entrée remarquée. À l’échelle internationale, on notera l’ajout, dans la section des noms propres, de Fanny Ardant, Martine Aubry, Jane Birkin, Usain Bolt, Sandrine Bonnaire, Francis Cabrel, Raul Castro, Hillary Clinton, George Clooney, les frères Coen, Annie Ernaux, Jean-Pierre Marielle, Barack Hussein Obama et Audrey Tautou.

L’incroyable capacité du Petit Larousse à se renouveler est certainement un des secrets de l’éternelle jeunesse de ce dictionnaire populaire. On utilise le Petit Larousse comme ouvrage de référence pratique, comme un tout-en-un qui fournit les principales informations dont on a besoin. Les illustrations ont toujours été une force considérable par rapport au Robert, par exemple. Mais sur le plan de la profondeur des définitions, de l’étymologie, de l’histoire des mots et des exemples d’utilisation, le Larousse tombe deuxième.

L’ouvrage est toutefois un très beau livre, qu’il est toujours agréable de consulter. L’édition 2010 vient avec un microdictionnaire qui se glisse à peu près partout mais pour lequel on a beaucoup sacrifié de contenu.

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Petit Larousse 2010 compte environ 59 000 noms communs, 28 000 noms propres, 5000 illustrations et 300 cartes en couleurs.

Faut-il choisir entre le Larousse et le Robert? Bien sûr que non. Donnez-vous le plaisir d’avoir les deux sous la main quand vous avez vraiment envie de plonger dans le merveilleux monde des mots!

Auteur

  • Martin Francoeur

    Chroniqueur à l-express.ca sur la langue française. Éditorialiste au quotidien Le Nouvelliste de Trois-Rivières. Amateur de théâtre.

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