Le nom de Jérémie Leduc-Leblanc ne vous dit sans doute rien. Jusqu’à tout récemment, on ne lui connaissait qu’un seul ouvrage, un recueil de poésie paru en 2007. Depuis, il a reçu une bourse du Conseil des arts et des lettres du Québec, dans le cadre du programme «Auteurs et écrivains de la relève», et voici qu’il nous offre un remarquable recueil de nouvelles: La légende des anonymes et autres promenades.
Dans cet ouvrage, il arrive parfois que la première phrase nous interpelle ou nous intrigue. Une nouvelle commence par «Hans a vingt-huit ans et un gros trou à la place des idées et du cœur.»
Une autre débute par «Je suis un homme sans intérêt.» La meilleure phrase de départ est sans doute «Je ne sais rien, mais je dirai tout.»
Chaque nouvelle a son tempo. L’une d’elles raconte comment Bertrand marche, comment il avance sans faire de vague, «tissant, rue après rue, jour après jour, la toile invisible du temps.»
À bien y penser, les textes de Jérémie Leduc-Leblanc sont presque tous des parcours singuliers où se côtoient des êtres seuls ou isolés, dont la trajectoire erratique reprend de manière métaphorique une quête identitaire difficile à assumer.