Un impact global: l’indice forêt météo canadien

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Publié 01/05/2012 par Bill de Groot

Les feux de végétation détruisent chaque année plusieurs centaines de millions d’hectares sur la planète, soit à peu près la superficie de l’Inde. La moitié des feux de végétation surviennent en Afrique au sud du Sahara, où le feu sert à gérer les pâturages pour les animaux d’élevage ou sauvages. En comparaison, mondialement, moins de 1 % des feux surviennent au Canada, et il s’agit presque exclusivement de feux de forêt.

Possédant 10 % du couvert forestier mondial, le Canada est un pays de forêts.

Ainsi, fort de sa longue expérience en matière de gestion et de protection des ressources forestières, il est maintenant un chef de file mondial dans le domaine de la recherche sur les feux de forêt et de la gestion de ces feux.

Expertise du Canada en matière de gestion des feux de végétation

De nombreux chercheurs d’organismes scientifiques un peu partout dans le monde, y compris du Service Canadien des Forêts (SCF) de Ressources naturelles Canada, travaillent à établir de nouvelles méthodes pour mesurer les feux et déterminer leurs répercussions sur notre planète, en utilisant les données recueillies par les satellites.

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Bien que notre capacité à détecter les changements sur la surface et dans l’atmosphère terrestres s’améliore constamment grâce aux progrès technologiques en télédétection (systèmes de détection spatioportés et aéroportés), ces données doivent être liées à des modèles terrestres de feux de forêt, pour que l’on puisse créer des outils facilitant la prise de décisions, à l’intention des gestionnaires des feux.

Le Canada est un chef de file dans ce secteur de recherche.

Les services mondiaux de protection incendie reconnaissent que la protection de la vie et de la propriété contre les feux de végétation peut être très complexe.

Cela s’avère plus particulièrement lorsque les conditions météorologiques sont si propices aux incendies que les capacités d’extinction à la disposition des ressources locales (pompiers, équipement, avions-citernes, hélicoptères, etc.) ne suffisent plus et qu’il faut faire appel à une aide externe.

Le partage international des ressources de lutte contre les incendies est une stratégie essentielle pour combattre les feux partout dans le monde.

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Depuis une trentaine d’années, le Canada partage ses ressources avec les provinces et les territoires ainsi qu’avec les États-Unis.

Bien qu’elle ait été adoptée à petite échelle au début, cette solution a pris une ampleur telle que les ressources de lutte contre les incendies peuvent désormais être envoyées très rapidement n’importe où en Amérique du Nord.

Méthode canadienne de l’indice forêt météo (IFM)

Le déplacement des ressources de lutte contre les incendies coûte cher et exige du temps de planification.

Les gestionnaires du feu ont donc besoin d’outils leur permettant de prendre des décisions rapidement et à moindre coût.

La Méthode canadienne de l’indice forêt météo (IFM) est un outil essentiel d’aide à la prise de décision pour les gestionnaires. Cette méthode a été mise au point par le SCF de RNCan en partenariat avec des organismes canadiens de gestion des feux de forêt.

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La méthode canadienne de l’IFM indique le niveau de danger d’incendie ou le niveau de risque de feu de végétation incontrôlable.

La plupart des gens reconnaissent l’IFM grâce aux panneaux de signalisation indiquant le niveau de risque d’incendie (de faible à extrême) que présentent les conditions météorologiques.

La méthode canadienne de l’IFM est la méthode la plus répandue dans le monde pour évaluer le danger d’incendie.
Elle a été mise au point il y a 80 ans et, au cours des quatre dernières décennies, le Centre de foresterie des Grands Lacs (CFGL) du SCF de RNCan a joué un rôle essentiel dans son développement et sa mise en œuvre au Canada et ailleurs dans le monde.

Système mondial d’alerte rapide pour les feux de végétation

Pour mettre en œuvre le partage international des ressources, un outil mondial d’aide à la prise de décision est nécessaire.

La méthode canadienne de l’IFM constitue la base du Système mondial d’alerte rapide pour les feux de végétation, qui a été créé par les scientifiques du CFGL.

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Ce système a été mis au point dans le but de réduire le nombre de catastrophes liées aux feux de végétation dans le monde. Il permet d’avertir rapidement tous les pays en cas de risque très élevé d’incendie. Ainsi, les diverses organisations disposent de temps pour mettre en place des plans de lutte, et notamment de mobiliser les ressources nécessaires dans les zones critiques, avant même que le feu ne se déclenche.

Bien que ce type de planification soit une procédure normalisée d’exploitation au Canada, de nombreux pays ne disposent d’aucun renseignement de base sur les risques d’incendie pour les aider à prendre des décisions et à établir des plans de lutte.

Le système mondial d’alerte rapide pour les feux de végétation permet à tous les pays d’accéder aux prévisions sur les risques d’incendie partout dans le monde grâce au site Web du Global Fire Monitoring Centre, appuyé par la Stratégie internationale pour la prévention des catastrophes de l’Organisation des Nations Unies.

Collaborations internationales

Lors d’une réunion tenue récemment par l’Agence spatiale européenne et le Centre commun de recherche de la Commission européenne, les scientifiques du SCF de RNCan ont expliqué en quoi consiste le système mondial d’alerte rapide pour les feux de végétation.

Ils ont également discuté de la manière dont les données des satellites pourraient être utilisées pour permettre aux gestionnaires du feu d’obtenir des renseignements plus précis sur le danger d’incendie.

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Dans le cadre de cette même réunion, le SCF de RNCan et le Centre commun de recherche ont formé un partenariat visant la fourniture au système mondial d’alerte rapide de renseignements recueillis à l’aide de la Méthode canadienne de l’IFM d’après les nouveaux modèles de prévisions météorologiques. Ainsi, les gestionnaires obtiendront des prévisions à plus long terme et plus précises sur le danger d’incendie.

Depuis le début des recherches sur la méthode canadienne de l’IFM, dans les années 1930, le système est devenu la norme mondiale de mesure du niveau de danger d’incendie.

Cette recherche à long terme a positionné le Canada à l’avant-plan sur la scène internationale en matière de recherche et de gestion des incendies.

Ainsi, le Canada joue un rôle important dans l’orientation de la coopération internationale en matière de gestion des incendies.

Pour en savoir plus sur la recherche dans le domaine des feux de forêt au SCF de RNCan, visitez le site cfs.nrcan.gc.ca

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Le Centre de foresterie des Grands Lacs est l’un des cinq centres du Service canadien des forêts de Ressources naturelles Canada.

Il fournit en temps opportun de l’information et des conseils pertinents et scientifiquement fondés sur des questions d’intérêt national comme les feux de végétation, le changement climatique, les espèces envahissantes et la situation concurrentielle de l’industrie forestière.

Bill de Groot est un chercheur scientifique dans le domaine des feux de forêt qui travaille au Service canadien des forêts (SCF) de Ressources naturelles Canada. Il est le chef de l’équipe de recherche sur le feu et les changements climatiques au Centre de foresterie des Grands Lacs, à Sault Ste. Marie, en Ontario.

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