Un hôpital moderne est fermé en Haïti

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Publié 20/12/2010 par Jean-Denis Côté

Cela dépasse l’entendement. Imaginez: après un tremblement de terre, la population du pays le plus pauvre des Amériques est aux prises avec le choléra. Pourtant, l’un des rares hôpitaux modernes, bien équipé, demeure fermé, faute de fonds et de partenaires, en dépit d’annonces de millions de dollars en aide de la part des pays donateurs.
 
Dans un reportage présenté le 2 décembre dans le cadre de l’émission Désautels à la Première Chaîne de Radio-Canada, Dorothée Giroux donne la parole à Reynold Savain, radiologue et fondateur du Centre de Diagnostic et de Traitement Intégré (CDTI), également appelé Hôpital Sacré-Cœur.

Le Dr Savain nous raconte son désarroi de constater que cet hôpital, qui a soigné plus de 12 600 personnes après le tremblement de terre, est inutilisé. Situé au cœur de Port-au-Prince, le CDTI est un hôpital privé, antisismique et offrant un équipement de pointe. Les 175 employés ont malheureusement dû être remerciés, car on n’a plus d’argent pour leur verser un salaire.

Triste ironie que ce constat: la population de Port-au-Prince, notamment de nombreux enfants, a un besoin criant de soins, et l’hôpital le mieux équipé en ville n’est accessible à personne!  

Pour plusieurs personnes, plus fragiles, l’accès aux soins pourrait faire la différence entre vivre ou mourir.

Des enfants qui souffrent, un hôpital fermé, comment peut-on tolérer une situation aussi aberrante, alors que 10 000 ONG sont présentes dans ce pays? Alors que les promesses d’aide se chiffrent en termes de millions de dollars?

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Les dernières élections présidentielles ont démontré, si l’on en doutait encore, à quel point ce pays est désorganisé. Complètement. Le gouvernement haïtien n’est manifestement pas à même de gérer cet hôpital dans la situation actuelle.

Pourquoi le Canada ne décide-t-il pas de consacrer une partie de l’argent destiné à Haïti à l’achat de cet hôpital? Ils pourraient en assumer la gestion, en attendant qu’un gouvernement soit élu et qu’une certaine accalmie soit revenue au pays.

Ce serait poser un geste bien concret, qui pourrait sauver des centaines de vies. Le temps presse.

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