Un ex-chef de guerre congolais condamné à 14 ans de prison

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Publié 10/07/2012 par Mike Corder (The Associated Press)

à 14h08 HAE, le 10 juillet 2012.

LA HAYE, Pays-Bas – La Cour pénale internationale (CPI) de La Haye a condamné mardi l’ex-chef de guerre congolais Thomas Lubanga à 14 ans de prison, après l’avoir reconnu coupable d’avoir enrôlé et fait combattre des enfants-soldats dans les rangs de sa milice en Ituri, dans le nord-est de la République démocratique du Congo.

Thomas Lubanga, âgé de 51 ans, a été reconnu coupable en mars dernier. Vêtu d’un costume gris et d’une cravate, il n’a exprimé aucune émotion mardi lors de l’annonce du verdict, dont il peut faire appel. L’ancien président de l’Union des patriotes congolais (UPC) risquait la prison à perpétuité. L’accusation avait requis une peine de 30 ans de prison.

Arrêté en 2006, Lubanga était jugé depuis 2009 pour avoir enrôlé des enfants-soldats lors de la sanglante guerre qui a secoué l’Ituri en 2002-2003.

Le président de la CPI, Adrian Fulford, a précisé que la condamnation reflétait la nécessité de protéger les enfants en temps de guerre. «Du fait de leur vulnérabilité, les enfants ont besoin d’une protection particulière, qui ne s’applique pas à la population générale, comme le reconnaissent divers traités internationaux», a souligné M. Fulford.

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Il a expliqué que la cour avait évalué la gravité des crimes jugés, en tenant compte notamment «du préjudice causé aux victimes et aux membres de leur famille, de la nature du comportement illicite et des moyens qui ont servi au crime». La CPI a également pris en compte la «coopération certaine» de l’accusé et son «attitude respectueuse pendant toutes les procédures».

Il s’agit du premier verdict pour crimes de guerre rendu par la CPI, dix ans après sa création. Les militants des droits de la personne ont salué une étape importante dans les procédures destinées à réprimer le recours aux enfants-soldats dans les conflits armés à travers le monde.

Franck Mulenda, un avocat qui représente 140 victimes de Lubanga, a salué cette décision.

«C’est très important, cela console les victimes», a-t-il déclaré à l’extérieur du tribunal. Il a précisé qu’il attendait désormais de connaître le montant du dédommagement qui sera versé aux anciens enfants-soldats «pour qu’ils puissent retrouver leur éducation et leur place dans la société».

Le conflit armé en Ituri, dans la province Orientale, a impliqué les Forces patriotiques pour la libération du Congo (FPLC), branche militaire de l’UPC à l’époque commandée par Lubanga, et d’autres groupes armés locaux qui s’affrontaient pour le contrôle du district et de ses richesses. Le conflit, basé sur des rivalités ethniques, a été compliqué par l’implication d’armées étrangères.

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Selon les estimations des Nations unies, il y aurait encore des dizaines de milliers d’enfants-soldats dans les conflits en Afrique, en Asie et en Amérique latine.

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