Lorsque le gouvernement conservateur de James Pliny Whitney impose le Règlement 17, le 25 juin 1912, les Franco-Ontariens montent aux barricades. La résistance à l’infâme réglementation s’étend sur plusieurs années, d’abord sous le règne conservateur (1912-1919), puis sous le règne des Fermiers unis d’Ernest Drury (1919-1923) et de nouveau sous le règne conservateur de George Ferguson (1923-1930).
Les Franco-Ontariens n’ignoreraient pas que des pressions avaient été exercées sur l’administration Whitney pour qu’elle limite l’usage du français dans les écoles de la province. Ils savaient que l’évêque de London, Mgr Michael Francis Fallon, O.M.I., s’opposait farouchement à tout système bilingue d’éducation. On disait volontiers que cet évêque francophobe avait dicté, ni plus ni moins, les grandes lignes du Règlement 17. Chose certaine, il était en étroite communication avec Robert Allan Pyne, ministre de l’Instruction publique de 1905 à 1914.
Le 20 octobre 1919, les Ontariens vont aux urnes et élisent, à la surprise générale, un gouvernement dirigé par Ernest Charles Drury, chef du parti des Fermiers unis. Robert Henry Grant devient alors ministre de l’Instruction publique. Le 26 octobre 1920, il écrit au seul député francophone des Fermiers unis, Georges Tisdelle (Essex), pour lui signaler l’avertissement que Mgr Fallon avait servi à l’administration précédente: «Si vous enlevez la barre d’un T ou le point d’un I du Règlement 17 (Regulation 17), je mettrai tout à feu.»